Quantcast
Channel: Le trésor de Rennes-le-Chateau
Viewing all 112 articles
Browse latest View live

Quelques idées de recherches autour de Rennes-le-Château *

$
0
0

Rennes-le-Château s’est, évidemment la singulière épopée de l’abbé Saunière. L’antériorité des lieux n’est plus à prouver. Habitat de la Préhistoire, le site fut aussi bien foulé par les Ibères, les Celtes et les Romains. Dans son église même, l’abbé Saunière retrouva d’authentiques témoins du passé mouvementé de cette ancienne cité dont dépendait toute une région, qualifiée de Pagus Redensis, du nom primitif de ses origines, Rhedae.
Rien d’étonnant, dans ces conditions, que le sol de Rennes ait livré d’innombrables traces du passé. Des bijoux de l’Age de Bronze, aux ruines d’un antique mausolée, sinon les vestiges à peine perceptibles d’un village, qui aurait subsisté jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.


Cette carte fut adressée, en 1904,  à Antoine Fages par Elie Tisseyre, tous deux appartenant

à la S.E.S.A.. Elle rend compte des premières fouilles faites à la suite de la découverte
d’une sépulture, du Paléolithique supérieur, contenant des débris de poteries funéraires.
(Ref.Terre de Rhedae, n° 15, février 2003, p. 18.)

Rennes-le-Château, station préhistorique A plusieurs occasions, les abords même du village ont livré des cachettes de la période générique de la préhistoire. En 1872, un habitué du site de Rennes fit des fouilles en contrebas de l’assise d’un rocher de soutien, au lieu-dit la Capello. En connaissance de cause, il découvrit plusieurs sépultures pouvant être datées du Solutréen et du Robenhausien, sépultures contenant des débris de poteries funéraires. Il découvrit en même temps une pièce qui lui « parut énigmatique ». C’était un support sur lequel était gravé un personnage où les pieds et la tête étaient isolés du corps par deux traits horizontaux. Cette trou­vaille fut identifiée par la suite comme constituant « un talisman shamanique ». En 1904, c’est un habitant même de Rennes qui trouva un ossuaire au pied « des anciens remparts de la forteresse ». L’hypothèse fut émise qu’à l’époque préhistorique « ce lieu devait être un abri sous roche ayant servi d’habitation, puis de sépulture ». A la faveur d’un de leurs passages, des membres de la société d’études scientifiques de l’Aude examinèrent ce site. L’un d’eux, muni d’une pioche, cher­cha, en creusant, à se rendre compte de l’épaisseur de la couche d’ossements accumulés. Mais les tibias succédaient aux tibias, et les crânes voisinaient avec un nombre incalculable de fémurs. Au milieu de ces macabres vestiges, une belle pointe de lance en silex se fit jour. Elle s’avéra être un « silex taillé de la période Robenhausienne », un travail parfait du genre.
A Rennes encore, et toujours le long de la ceinture rocheuse qui constitue l’assise du village, ou à distance raison­nable, on déterra, vers 1945, au lieu-dit Capia un précieux dépôt de scories en bronze ; au lieu-dit Patiacès, on mit au jour des tessons de poterie du premier âge de bronze.
C’est au juge honoraire Maurice Cer­tain, de la juridiction de Carcassonne, grand amateur d’antiquités, que l’on doit encore, sur le site de Rennes, en 1950, « au milieu de substructions d’édifices », la découverte de poteries de la Graufresenque.
A noter encore la trouvaille d’une boucle « de l’époque barbare », en 1905, recueillie au tènement Das Rodés. Nul doute qu’en prospectant avec patience et assiduité le pourtour du vil­lage de Rennes, le long de la ceinture calcaire qui environne le site de Rennes, les découvertes du même genre pour­raient être multipliées.
Références : Tisseyre (Elle) « Excursion du 25 juin 1905 à Rennes-le-Château », in « Bulletin de la société d’études scien­tifiques de l’Aude », t. XVII, 1906 ; « Mémoire de la société des arts et sciences de Carcassonne », 1931-1936 (1937), t. IV, séance du 8 novembre 1931 ; Certain (Maurice), « Monnaies et bagues trouvées à Rennes-le-Château », in « Bulletin de la Bulletin de la société d’études scientifiques de l’Aude »., t. LV, 1955.

 

Le squelette ibérique  —  En septembre 1956, alors que l’on pra­tiquait une tranchée dans la rue mon­tante en direction de la tour Magdala, pour la pose d’une canalisation d’eau, les ouvriers mirent au jour un squelette très ancien. Sur son côté droit, entre la tête et l’épaule, on recueillit une pote­rie. Cette découverte fut réalisée, près d’un puits comblé à ras de terre, devant la porte principale de la villa Béthanie.
Noël Corbu, alors récent propriétaire des lieux, dégagea avec les précautions d’usage ce squelette qui s’avéra être celui d’un homme très grand. Du crâne aux pieds, il mesurait 1,95 m. Examiné par René Nelli, dont les tra­vaux sur la religion cathare faisaient déjà référence, mais qui était pour le moment conservateur du musée de Car­cassonne, celui-ci en arriva à la conclu­sion que ce squelette était celui d’un homme qui avait vécu aux alentours de l’an 700 avant Jésus-Christ, par consé­quent à l’époque ibérique. Une pièce de monnaie (?) trouvée dans les parages aurait encore confirmé cette estimation. Par la suite, Noël Corbu exposa ce sque­lette comme un trophée. Il le disposa dans un bac à sable sur le belvédère. Malheureusement, il disparut en 1965, lorsque Corbu céda le domaine à son successeur.
Références: « La Dépêche du Midi » du 30 octobre 1956; Fourié (Jean) « Rennes-le-Château. L’Histoire anté­rieure à 1789 », 1984.

 

Trouvailles numismatiques D’une ancienneté incontestable, même s’il n’est pas facile de le dater précisé­ment, le site de Rennes-le-Château, au fil des siècles, a toujours livré des ves­tiges de son antiquité. D’une façon peut-être ostentatoire, le chanoine Sabarthès y voyait un « ancien oppidum gallo-romain ». Il est vrai que les traces d’une voie romaine y furent effectivement repérées. Ainsi sur l’ancien chemin de Coustaussa à Rennes, on découvrit au début de ce siècle une partie d’anse can­nelée provenant d’une amphore gallo-romaine, ainsi que des urnes de la même époque et de toutes formes. A l’est de Rennes, également, des poteries sigil­lées, des bronzes romains et des boucles. Enfin, au lieu-dit Roco Verdo, des tessons de poteries ont révélé la pré­sence d’une «petite station thermale ». Bien sûr, les trouvailles de monnaies ne sont pas rares sur le plateau. Outre divers bronzes romains trouvés par Maurice Certain, juge honoraire carcassonnais. dans les années 50, l’érudit archiviste Fonds-Lamothe ne fait pas mystère de ses trouvailles du côté de Rennes. En particulier, « des médailles romaines » trouvées « parmi des restes d’édifices antiques », là où s’élevait jadis un bastion, dit Château Valens, à l’Est du village.
Il n’en est pas de même, en revanche, d’une trouvaille signalée près du hameau des Soubirous, au sud-ouest de Rennes. Tout ce que l’on sait, c’est que les monnaies étaient en or. Totale opacité, également, à propos d’une autre trouvaille indiquée comme ayant été faite « au-dessus de Rennes-le-Châ­teau », ces deux découvertes ayant eu lieu dans les années 70. Peut-être en saura-t-on un jour un peu plus sur une autre trouvaille réalisée dans les parages du Bézu, au sud de Rennes. Procédant à la démolition d’un mur un sieur Fran­çois Pibouleau trouva un petit pécule caché entre les pierres. Il fit don des pièces recueillies à Mme Bourrel alors maire du petit village de Saint-Just-et-le-Bézu.
Il est à remarquer que les découvertes de monnaies se font toujours plus précises autant que l’on se rapproche de l’ancienne voie romaine. On ne compte plus les pièces romaines, arabes ou espa­gnoles récoltées le long du tracé des­cendant vers la vallée du Roussillon, l’épicentre des trouvailles semblant se situer dans les parages de Saint-Louis-et-Parahou
C’est dans ce secteur, d’ailleurs, que se produisit une trouvaille mémorable, voici cent quarante ans. On en aurait perdu le souvenir si une descendante de l’heureux inventeur n’avait pas montré à M. l’abbé Maurice Mazières des mon­naies pieusement conservées dans la famille. Celui-ci en fit état par la suite dans ses travaux d’érudition. C’est donc durant l’hiver 1860, en décembre, que M. Rougé, de la ferme des Tipliès, près du Bézu, se mit en quête de ramilles pour nourrir ses chèvres et ses brebis. Avec sa serpe et une brouette, il se dirigea vers Bugarach, distant d’une douzaine de km. Mais, à mi-chemin, au lieu-dit Char­bonnières, il trouva ce qu’il cherchait. Son travail achevé, il s’apprêtait à par­tir, lorsque son regard fut attiré par un bloc, arrondi, d’un noir brillant, au milieu de gros rochers. Étonné, il s’en saisit et le gratta avec son canif. Il se trouva confronté avec une matière vis­queuse semblable à du goudron frais. Sous un centimètre de cette substance apparurent, à la grande surprise du paysan, des pièces d’or comme soudées ensemble.
Ce n’est que de retour chez lui qu’il put évaluer son trésor. Quelque temps plus tard, avec le concours du curé de Saint-Just-et-le-Bézu, il parvint à monnayer la plupart des pièces chez un orfèvre de Perpignan. Quelques-unes furent cédées à des gens des villages environnants. Des familles de Granes en posséderaient encore. Avec le produit de la vente de ce trésor, notre homme put acheter une ferme et la peupler de plus de 300 bêtes.
Grâce aux révélations de la confidente de l’abbé Mazières, on sut que la trou­vaille du vieux Rougé se présentait sous la forme d’un amalgame de pièces d’or atteignant les 50 kg. La rumeur voulut qu’il s’agisse de pièces arabes. En réa­lité, on était en présence de morabotins, monnaies imitées des maravédis d’Espagne (au temps de l’occupation des Maures), qui eurent cours pendant le règne des rois de Majorque, à Perpignan, du XP au XIIIe siècle. Comment un tel trésor avait-il pu se perdre en terre ? Pour répondre à cette question, l’abbé Mazières épilogua sur les zones d’ombre qui entourent le séjour de certains Tem­pliers de Perpignan au château du Bézu, quelques années avant que l’Ordre ne soit frappé d’extinction.
Références: Mazières (abbé Maurice René) « La venue et le séjour des Templiers en Roussillon à la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe siècle dans la vallée du Bézu (Aude) », in « Mémoires de la société des arts et sciences de Carcassonne », 1957-1959, t. II; Sabarthès (abbé) « Dictionnaire topographique du département de l’Aude, comprenant les noms de lieux anciens et modernes », 1912 ; Certain (Maurice) « Monnaies et bagues trouvées à Rennes-le-Château », in « Bulletin de la S.E.S.A. », 1955, t. LV, p. LIX ; Fonds-Lamothe (L.-H.) « Notices historiques sur la ville de Limoux », 1838.

 

Le village rasé de Jaffus — La ferme de Jaffus est à peu près située à égale distance de Rennes-le-Château et de Rennes-les-Bains. En 1959, son propriétaire, procédant à des labours plus profonds que d’habi­tude, derrière sa ferme, mit au jour des fondations de constructions qui s’avérè­rent constituer une série de murs paral­lèles. Ce n’était pas la première fois que les terres entourant Jaffus livraient des restes de constructions. Il y a un demi-siècle encore, elles voisinaient avec une ruine informe, mais de belles propor­tions, que l’on regardait comme celle d’une vieille église. C’est ainsi qu’en 1891, lorsqu’un incendie ravagea les bâtiments principaux, on prit les pierres de la ruine pour reconstruire ce qui avait été sinistré.
Depuis ce temps, on peut voir, sur la façade de la métairie, parmi les pierres de rajout, un linteau portant des inscrip­tions et la date de 1722. Il est à penser que la ferme de Jaffus constitue le dernier jalon d’un village qui subsista, croit-on, jusqu’à la fin du XVIII siècle. Seule son église lui sur­vécut un siècle de plus. Sa position à l’entrée de l’ancien che­min qui conduisait à Rennes, en venant du Sud, a fait supposer que ce village fut saccagé en 1362 par les Routiers aragonais et catalans d’Henry de Transtamarre. qui projetaient de s’emparer de l’antique capitale du Razès. Ce n’est peut-être pas sans conséquence si l’on a retrouvé, en 1972, à 1 km de là, au Sud. au lieu-dit le Pas du Loup, des ossements humains disposés en ordre. Enfouis sous peu de terre, les squelettes étaient devenus très friables, cela étant dû à la composition du terrain. Ce « charnier » ne serait-il pas en rapport avec un fait que signalait déjà au siècle dernier un auteur local, Louis Fédié. Celui-ci racontait, à propos des événements du printemps 1362 que, voulant s’opposer à ces brigands, Pierre III de Voisins, seigneur du pays, tenta de leur barrer le passage. Malheureuse­ment, ce courageux chevalier fut battu et contraint de se réfugier derrière les murs de la citadelle de Rennes. Les morts du Pas du Loup sont-ils issus de cette journée. C’est tout à fait pos­sible.
L’hypothèse a également été émise que ces mêmes corps auraient été ceux de combattants tombés en 1211, lors de la guerre contre les Albigeois. On sait, en effet, qu’un détachement de Simon de Montfort s’empara de la vieille capitale déchue de Rennes, au lendemain de la prise du château de Coustaussa, petite place située de l’autre côté de la vallée, en vis-à-vis.
C’est encore Fédié qui nous raconte comment Guillaume d’Assalit, gouver­neur de Rhedœ, et Pierre de Villars, sei­gneur paria de Coustaussa, réunirent leurs forces pour tenter d’arrêter la marche des Croisés sous les murs de l’antique forteresse. Mais leur héroïque résistance fut réduite à néant. Ils furent vaincus et leur corps décimé. Où ce combat s’était-il produit ? La découverte du Pas du Loup semblait résoudre la question. Mais l’éventualité « 1362 » semble plus acceptable. En 1909, en traçant la nouvelle route de Rennes à Couiza, village distant de 3 km, on mit au jour une fosse macabre. Les squelettes étaient couchés et super­posés sur six et huit couches orientées est-ouest. Etait-on en présence de la tombe des valeureux soldats morts pour la cause du Languedoc cathare ? On le crut un moment, puis on abandonna cette idée. Il fut trouvé, en effet, parmi les ossements, « deux boucles d’oreilles en bronze ».
Sans doute, ce charnier fut-il creusé au lendemain d’un combat. Mais lequel ? On préféra y voir, prudemment, « une sépulture datant des guerres anciennes ».
Références  : Gibert (Urbain) « Prospection dans le Limouxin », in « Bulletin de la S.E.S.A.», t. LXXII, 1972; Fédié (Louis) « Le comté de Razès et le diocèse d’Alet», 1880.

 

Le monastère de Rennes — Dans son évocation des sombres évène­ments de 1362, qui préludèrent à la prise de Rennes par les Routiers d’Henry de Transtamarre, Fédié signale encore, en passant, le saccage d’un grand couvent qui se trouvait « aux abords et presque à l’entrée de la ville, du côté du Levant ». C’était précisément au lieu-dit la Fount de l’Aousi, au sud et à quelques cen­taines de mètres des abords du village, en déclivité de l’actuelle D 52. « Les ruines de ce couvent existaient encore à la fin du siècle dernier », ajoute-t-il.
On pourrait croire, à propos de ce cou­vent disparu, à une de ces fantaisies romantiques dont les auteurs du siècle dernier aimaient à entretenir le mythe.
Mais non, il a bel et bien existé ! Il y a une dizaine d’années, une universitaire de Toulouse, Mme Gibrac-Lescure, en a même reconnu des vestiges : des « substructions maçonnées » indiquant la pré­sence en cet endroit « d’une ancienne bâtisse ».
« Ce lieu, situé au Sud-Est du plateau, explique-t-elle encore, se présente comme un tertre relativement important (environ 70 m de longueur), entouré d’un chemin et soutenu par un mur de pierres sèches. A l’ouest, une fontaine actuellement détruite, était aménagée avec des pierres grossières ». « Sur le rebord ouest de ce tertre, des fouilles ont révélé la présence de substructions, allongées du sud au nord, faites de pierres éclatées et assises à plat à l’aide d’un mortier rougeâtre. Un mur est accolé perpendiculairement. » Une rumeur veut que les moines de ce monastère aient enfoui « un petit tré­sor » à l’approche des Routiers de Transtamarre. Mais, voyez que les rumeurs à Rennes-le-Château, c’est… monnaie courante.
Références : Fédié (Louis), op. cité; Gibrac-Lescure (Brigitte) « Recherches archéologiques à Rennes-le-Château (Aude) du VIIIe au XVI’ siècle », mémoire de maîtrise, Tou­louse, 1978.


Le Casteillas
— Du belvédère de Rennes-le-Château, légèrement sur la droite, on aperçoit le sommet calcaire de la cote 502, qui forme un plateau de peu d’étendue. Il est désigné sous le nom de Casteillas. Son nom seul voudrait dire qu’il fut par le passé le support d’un château ou pour le moins d’un fortin. On a pensé qu’il pourrait s’agir d’un avant-poste destiné à prévenir toute attaque venant du sud. Mais en dépit des chercheurs qui se sont succédés sur le site, pour en retrouver les traces, il faut bien admettre qu’aucun n’a obtenu de résultat concret. Il est possible, cependant, que la construction du Casteillas n’était qu’un fortin de bois rehaussé de pierres. Ce qui expliquerait l’absence de vestiges. Mais à Rennes, on n’a pas l’habitude de se contenter de l’évidence. Il y a tou­jours quelqu’un pour aller plus loin. C’est ce qui advint en août 1980, lorsque Patrick Potpovitny, un parachutiste dont le régiment était basé à Carcassonne, gravit les pentes du Casteillas avec deux compagnons. Justement ce jour-là, un bulldozer venait de niveler la surface du sol (le propriétaire du Casteillas  envisa­geait d’y faire construire). Scrutant les ornières laissées dans la glaise, notre promeneur aperçut alors une pierre de taille à demi enfoncée dans la boue. L’idée lui traversa l’esprit que c’était peut-être un moellon provenant d’un édifice disparu. Il revint par la suite plusieurs fois sur les lieux pour y faire des fouilles. C’est ainsi qu’il exhuma progressivement plu­sieurs autres pierres du même genre, mais aussi des tronçons de colonnes cylindriques et un linteau de porte, fragmenté, sur l’une des pierres duquel on pouvait lire : Vidala 1870. Contemplant ses trouvailles, notre parachutiste fut bien près de croire qu’il avait mis au jour les derniers vestiges d’un temple. Mais cette date de 1870 sapait sa belle théorie.

Finalement, mis au courant de ces recherches clandestines, le propriétaire lieux protesta auprès de l’intéressé ; cette  incursion, relayée par la presse locale, avait attiré depuis sur l’endroit un certain nombre de chercheurs peu  scrupuleux.
D’ où venaient ces pierres trouvées sur le Casteillas ? Découverte prometteuse ou canular ? L’énigme ne fut jamais résolue.
Références  : Durand (J.-F.) « Quelques excursions  dans les Corbières : Excursion au Casteillas », in « Bulletin de la S.E.S.A », t. XXVIII, 1923; Tisseyre (Elie)  op. cité ; « Midi-Libre » du 28 août  1980; « l’Indépendant » du  12 septembre 1980.


Un mausolée Constantinien
— Se ralliant à la théorie de Louis Fédié qui veut que l’ancienne ville de Rhedae, dès l’époque des Wisigoths jusqu’au règne de Charlemagne, ait été située non sur le plateau même qu’occupé l’actuel village de Rennes, mais dans la plaine Sud. Jean Alain Sipra, ingénieur mili­taire en retraite, a développé dans une étude documentée ses arguments quant au tracé de l’antique agglomération. Examinant une carte aérienne et s’atta­chant au périmètre circonscrit qui l’intéresse, il en vint à distinguer au sol l’empreinte de plusieurs édifices, dont l’un de proportions avantageuses. A l’échelle, cela correspondrait à une structure longue de 95 m sur 60 de large. Vue sa forme, elle ne serait pas sans rap­peler le plan dodécagonal du tombeau de Théodoric le Grand, qui est à Ravenne, et qui est un monument de plan central circulaire, comme on en concevait au IVe siècle, sous l’ère de l’empereur Constantin. Que serait donc ce mausolée ? En l’hon­neur de quel roi « goth » aurait-il été élevé? Autant de questions qui n’ont pour le moment pas reçu de réponses. Des recherches sporadiques sur l’endroit aurait déjà permis de retrouver des alignements de pierres bien régu­liers.

Localisation du site : au sud de Rennes, en bordure du plateau, non loin d’un moulin en ruines (dit de « l’Améri­caine ») qui surplombe le ruisseau des Couleurs.
Références : Sipra (Jean Alain) « La cité du Chariot, Rennes-le-Château », 1986; « L’Indépendant » du 3 novembre 1986.

 


“Le trésor de Rennes-le-Château. Ceux qui y croient et ceux qui n’y croient pas” 1 & 2/3

$
0
0

Vient d’être mis en ligne la 2ème partie d’une vidéo composée de divers extraits correspondant à un panel de témoignages relatifs aux énigmes de Rennes-le-Château.
Tour à tour s’expriment, principalement : Patrick Pourtal, André Douzet, Paul Saussez, Philippe Marlin, Jean-Christophe Casanova, Jean-Pierre Monteils, Rudy Jacquier, Gino Sandri, Germain Blanc-Delmas,  Jean Robin, Jean Brunelin, Jean Fourié, Alain Châtillon, Franck Daffos, Jean-Michel Pous, André Goudonnet, Charly Samson,  Yves Lignon…
Partie 2
Partie 1

« J’ai connu Marie Dénarnaud »

$
0
0

C’était en 1973, en octobre ou novembre, je fus alors contacté par le metteur en scène Jean-Jacques Sirkis, qui achevait une série de sept films consacrés à la chasse aux trésors. Certains faisaient la narration de cas résolus ou exemplaires ; deux ou trois étaient basés sur d’irritantes énigmes. Le film consacré à l’affaire de Rennes-le-Château était de ceux-là.
Sollicité de prêter mon concours, je mis en garde mon interlocuteur sur les faux et les témoignages tron­qués qui circulaient alors et qui trouvaient crédit auprès de quelques auteurs.
Cette prévention eut pour effet de rendre dubitatifs les producteurs qui entendaient utiliser comme trame à leur séquence la récente version d’Henry Lincoln “Le tré­sor perdu de Jérusalem” tournée en mars 1971 par la BBC.
En conclusion, j’incitais ce professionnel à rencontrer M. René Descadeillas, alors conservateur de la Biblio­thèque Municipale de Carcassonne. J’entendais déjà l’ac­cent rocailleux du savant érudit prononcer quelques anathèmes à l’égard des chercheurs de trésors.C’est sous le titre générique : Les dossiers secrets des trésors, que la France entière put voir, l’année suivante, sur la 2ème chaîne, ainsi qu’on la nommait, un à un, les sept épisodes de la série. Celui consacré aux “énigmes de Rennes-le-Château” fut diffusé le jeudi 27 juin 1974, à 21 h 35. durée : 55 minutes.
Peut-être deux mois après le passage de ce film sur le petit écran, M. Jean-Jacques Sirkis me recontacta. Il avait reçu un certain nombre de lettres de téléspecta­teurs, de France, de Suisse, de Belgique. Un courrier, cependant, avait retenu son attention; il voulait m’en lire son contenu. Il émanait d’une femme d’un certain âge qui le remerciait de lui avoir remis en mémoire des souvenirs de jeunesse. A vingt ans, elle avait vécu chez Marie Dénarnaud !
L’adresse de cette correspondante en poche, j’eus l’insigne privilège de la rencontrer. Elle voulut bien me faire le récit circonstancié de cette lointaine époque.
Originaire de la région de Limoux, elle éprouvait à peine les vertus de son beau diplôme d’institutrice, qu’elle fut nommée en 1925 à Rennes-le-Château.
Sa classe n’était composée que de sept élèves, dont l’aîné avait quatorze ans. Il s’appelait Adrien Marre. Plus tard, il fut maire de Rennes-le-Château.
La commune n’étant pas assez riche pour loger l’ins­titutrice, on s’entendit avec Marie Dénarnaud pour lui assurer le gîte et le couvert contre une rétribution. Les week-end, la jeune femme revenait chez ses parents.

Très vite, elle marqua son étonnement devant les constructions encore toutes fraîches où elle prenait pen­sion.
Fort intriguée par les bâtisses que “l’ancien” curé de Rennes avait fait construire dans ce village déshérité, presque perdu sur son piton, elle s’était risquée à ques­tionner Marie avec qui elle prenait ses repas. Mais “Mlle Marie” n’était guère loquace. Elle appréciait bien la gentillesse de cette jeune personne, elle était sensible aux petites gâteries qu’elle lui ramenait de Limoux, mais c’était vraiment trop lui demander que de réveiller un passé qui ne lui valait plus que nostalgie.
Même mutisme de la part des habitants du village. Aborder le sujet, c’était s’exposer à l’incompréhension.
En revanche, les enfants de Rennes, ceux qui enten­daient les conversations des adultes, lui racontaient plus volontiers ce qu’ils savaient. Pour eux et leurs parents, nul doute : M. le Curé avait trouvé des sous. De son vivant, cette rumeur circulait, renforcée, accréditée par nombre d’indices troublants, suspects.
Interrogé à ce sujet, le curé ne démentait jamais : il ne disait pas oui, mais il ne disait pas non. Et à sa mort, le fait était communément accepté.
Peu à peu, la jeune institutrice reconstitua l’écheveau historique tel qu’il était connu au village de Rennes. Les découvertes opérées ça et là par l’abbé Saunière, devant témoins, ses agissements nocturnes dans le cimetière, son argent facile, ses constructions coûteuses, ses visi­teurs distingués, autant d’éléments auxquels étaient mêlés Marie Dénarnaud.
En prenant pour toile de fond le vieux château de Rennes, les villageois d’alors étaient persuadés que l’ab­bé et sa servante avaient mis à profit la connaissance d’une galerie souterraine reliant l’église au château. Ils étaient convaincus qu’il y avait de nombreux souterrains qui rayonnaient et chacune de ces galeries contenait des caches. Au village, il ne faisait aucun doute que l’abbé Saunière et “Mlle Marie” avaient trouvé alors “des pièces d’or et des objets enchâssés de pierres précieuses”.
On a même parlé d’une couronne… La croyance populaire voulait qu’ils aient dégagé, en creusant, à par­tir du presbytère, l’entrée d’un très vieux cimetière. Ces cavités remplies de petits trésors, que le curé rencontrait au fur et à mesure de sa progression, s’expliquaient par des caveaux qu’il bouleversait et vidait de leur contenu.
Telle était, dans toute sa rusticité, la trame de la tra­dition populaire avant qu’elle ne soit embellie, dénatu­rée, corrompue par mille détails venus de l’extérieur.
En 1929, la jeune institutrice annonça son départ du village : elle allait se marier. Pour la circonstance, Marie Dénarnaud lui offrit quelques pièces de porcelaine prises sur le service de table de l’abbé Saunière.
Lors de notre entrevue, mon interlocutrice me mon­tra plusieurs assiettes et un grand plat qu’elle avait reçu en cadeau.
Plus jamais, la jeune femme ne revint à Rennes. Pourquoi l’aurait-elle fait d’ailleurs ?
Rennes n’avait été qu’une nomination temporaire. C’est en région parisienne qu’elle acheva sa carrière dans l’enseignement. J’avais retenu de cet entretien les fouilles engagées par l’abbé Saunière, en compagnie de Marie Dénarnaud, dans la chambre du rez-de-chaussée, contiguë à l’église. Ces recherches n’avaient duré guère plus de deux ans ; le curé de Rennes avait fini par les inter­rompre pour ne pas attirer l’attention.
Quelques mois plus tard, au début de l’année 1974, de passage à Rennes, je fis part de mes nouvelles infor­mations à M. Henri Buthion, alors propriétaire de l’an­cien domaine de l’abbé Saunière.
Il n’hésita pas un instant à me montrer l’emplace­ment des fouilles. D’ailleurs, son prédécesseur, M. Noël Corbu, avait tenté de les continuer. On pouvait encore voir, au fond du foyer d’une cheminée, un début de gale­rie remblayé à la hâte.
Plus intéressant peut-être, mon hôte souleva la moquette du sol et fit apparaître une large dalle qui allait du coin de la cheminée au mur de la chambre. M. Buthion me fit passer la main sous cette dalle et me conseilla de prélever un peu de la terre sur laquelle elle reposait.
A ma grande surprise, j’observais qu’il s’agissait indiscutablement de terre de remblai à laquelle était mêlée des débris d’ossements. C’était, en fait, de la terre de cimetière !
Pour M. Buthion, cette dalle était l’ancienne table d’autel de l’église Sainte-Madeleine, que l’abbé Saunière avait fait transporter là pour couvrir ses fouilles.
La suite des événements a révélé qu’il s’agissait du couvercle d’un sarcophage datant, peut-être, du IIIe siècle de notre ère…
Ma conviction est, qu’en effet, cette pierre fut utilisée comme maître-autel dans l’église jusqu’à ce que l’abbé Saunière la relègue dans son presbytère.
Les descriptions de l’église avant les remaniements opérés par Saunière confirment la chose.
Dès ce jour, je me mis à observer l’église de Rennes avec un regard nouveau. Cette “terre de cimetière” remettait bien des considérations en question.

                                                                                                                                           Michel Vallet
                                                                                                                                          (Pierre Jarnac)

Cet article reproduit un texte  publié en octobre 1994, dans le n° 8 du bulletin de l’association Terre de Rhedae.

En 1740, deux roues de bronze d’un char antique trouvées à Rennes-le-Château

$
0
0

On regarde parfois l’étymologie de l’antique nom de Rhedae, l’actuel  Rennes-le-Château, comme étant l’expression du mouvement d’une roue de char. De ces chars conduits par les premiers conqué­rants celtes venus d’Armorique, il y a deux mille quatre cents ans, s’implanter sur cet oppidum naturel. Le sort   voulut   qu’au   milieu du XVIIIe siècle, on découvrit, au pied de la colline de Rennes, deux roues de char antique. Sans rapport avec la fameuse affaire qui crée l’effervescence sur le piton depuis près de quarante ans, il nous semble digne d’intérêt de retracer les péripéties de cette trouvaille bien réelle.

C’est donc vers 1740 qu’un paysan du village de Fa, modeste bourg situé de l’autre côté de l’Aude, en arrière d’Espéraza, occupé à labourer un champ pour le compte du sieur Cayrol. propriétaire, mit au jour ces deux éton­nantes reliques.
Courbé sur son instrument, il avait senti tout à coup une résistance du sol. Après avoir creusé, il exhuma deux roues de bronze, l’une entière et l’autre un peu endommagée. L’homme n’eut rien de plus pressé que de les porter chez un marchand de bois d’Espéraza et de les lui offrir pour un écu.
A son tour, l’artisan tenta de les propo­ser au meilleur prix. Il les montra à plu­sieurs fondeurs, de Limoux et de Carcassonne. Mais à chaque fois, on refusait de les lui acheter à cause de la forte patine qui les recouvrait. Finalement, le détenteur de ces roues, en désespoir de cause, les relégua dans une remise et fit son deuil d’en tirer un bénéfice.
Cinq ou six ans s’étaient écoulés, lorsque vint à passer dans le pays l’abbé Bertrand. Membre de l’Académie de Toulouse, il était connu pour son goût des choses anciennes. Naturellement, on lui parla de la trouvaille des roues de char.
L’esthète fit alors une visite au mar­chand de bois et s’entendit avec lui pour un dédommagement raisonnable. De retour à Toulouse, l’abbé Bertrand fit son rapport à M. de Saint-Amand, « membre d’un Institut Scientifique », lequel, séance tenante, accepta les conditions du marchand. La transaction porta sur vingt écus à la satisfaction des deux parties. L’artisan d’Espéraza, parce qu’il n’espérait plus en tirer le moindre profit, M. de Saint-Amand, en raison du fait que la valeur intrinsèque de ces deux antiquités était largement supérieure à la somme consentie. Tout à la joie de sa nouvelle acquisition, M. de Saint-Amand fit placer ces roues dans son bureau. Il convint ensuite un graveur de lui en faire le dessin. Comme cela se pratiquait à cette époque où l’information circulait lentement, M. de Saint-Amand fit exécuter un certain nombre de tirages de ce dessin. Le monde savant et cultivé fut alors au fait de cette exceptionnelle trouvaille. Une de ces gravures parvint même entre les mains du pape Benoît XIV (1740-1758), qui s’empressa de faire une proposition d’achat. Mais M. de Saint-Amand déclina l’offre, arguant du fait que « dans la perspective où il était de lais­ser, à sa mort, sa collection à l’Acadé­mie, il se regardait comme dépositaire des monuments qu’il renfermait. » Malheureusement, lorsque ce savant mourut quelques années plus tard, l’état de sa fortune ne permit pas de se confor­mer aussi scrupuleusement aux der­nières volontés du défunt. Sa collection fut donc dispersée aux enchères. Les deux pièces en question échurent à l’Académie toulousaine qui les conserva dans sa bibliothèque jusqu’à la Révolution.
Vint le moment où la Convention ordonna la spoliation des propriétés des corps littéraires. On s’apprêtait à leur faire un sort, en les destinant au creuset, lorsqu’un homme épris de sciences les sauva de la destruction et les conserva. Les passions s’étant apaisées, il en fit don au Musée Saint-Raymond de Tou­louse. C’est là qu’elle sont encore expo­sées de nos jours.
Bien avant la Révolution, une polé­mique s’instaura autour de ces deux ves­tiges :
« Tous les connaisseurs qui ont vu ces roues, écrit l’abbé Maggi (1), convien­nent que, comparées aux productions de nos arts dans ce genre, elles sont un chef d’œuvre. En revanche, je ne sais si c’est pour en augmenter ou pour en diminuer le prix, que quelques antiquaires étrangers ont prétendu que ces roues n ‘avaient jamais servi à faire rouler un char, mais seule­ment à la décoration d’un arc de triomphe. Ils donnaient pour raison leur petitesse, et pour exemple des roues semblables, qui, dit-on, avaient été employées dans la Germanie à la déco­ration d’un arc de triomphe, érigé en l’honneur de Pertinax. »
En fait, on s’est longtemps mépris sur leur ancienneté. Les commentateurs modernes ont donné le ton juste, en datant ces roues de char de l’époque du bronze. Ainsi, Déchelette, le premier, dans son Manuel d’archéologie préhis­torique, celtique et gallo-romaine (1928, t. 2, p. 290), dit bien qu’on s’est longtemps abusé sur l’attribution de ces vestiges trouvés à Fa, « alors qu’il s’agit de roues en bronze fondues d’un seul jet de l’époque du bronze ». Jean Guilaine, dans son étude sur L’âge du bronze en Languedoc occidental, Roussillon, Ariège (1972) fait mieux encore. Il détermine, avec assurance, que ces roues « ont été fabriquées à l’époque du Bronze et, sans doute, du bronze final ». Neuf ans plus tôt, André Soutou, dans un article intitulé « Une légende qui a la vie dure : les roues du char « gallo-romain » de Fa (Aude), publié par le Bulletin de la Société Préhistorique de France (1963), avait déjà affirmé que « les deux roues provenaient d’un char cultuel de la fin de l’âge de bronze ou du début de l’âge du fer. »
L’emplacement même du lieu de cette trouvaille jugée remarquable fut sujet à discussions. Certains auteurs ergotant sur l’imprécision des commentateurs à situer le champ où fut faite la trouvaille des roues de char, tentèrent de le locali­ser tour à tour « aux environs de Rennes » (Catalogue des Musées de Toulouse, objets d’art du Musée Saint-Raymond, E. Roschach, 1864); « près de Rennes-le-Château » (Répertoire archéologique du département de l’Aude. Période gallo-romaine. Dr Courrent et Philippe Héléna, 1935) et aussi Raymond Lizop (Société archéologique du Midi de la France. Toulouse, séance du 19 mai 1942): enfin, « sur le chemin qui conduisait des vallées d’Alet et d’Espéraza vers le Roussillon », prétend de son côté Buzairies dans ses Notices historiques sur les châteaux    de    l’arrondissement de Limoux (1867).
Croyant bien faire pour dépister l’ori­gine de ces roues, cet auteur ajoute encore : « Ce chemin, qu’on croit avoir été une voie romaine, a dû être très fré­quenté pendant l’invasion des peuples italiques dans le Midi de la Gaule, puisque c’est sur le trajet de cette voie qu’on a trouvé le char de bronze dont les roues ornent les galeries du Musée des Antiquaires de Toulouse »… Plus laconiquement, l’érudit F.-H. Fonds-Lamothe (Notices historiques sur la ville de Limoux, 1838) situe la chose : « non loin du village de Campagne ». Quant au baron Trouvé, dans sa « Des­cription générale et statistique du département de l’Aude », parue en 1818, il se contente de situer le lieu de la découverte « aux environs des Bains » Ceux, moins nombreux, qui prirent garde avant d’écrire furent : Louis Fédié (Histoire du comté de Razès et du dio­cèse d’Alet, 1880) ; Sicard (Bulletin de la Société d’études scientifiques de l’Aude, t. XI, 1900), qui nous apprend, au passage, que ces fameuses roues, exhibées à l’Exposition universelle de 1900, « attirèrent tous les regards ». Enfin, Urbain Gibert, qui publia dans le Bulletin de la Société d’études scienti­fiques de l’Aude, 1973, t. LXXIII, une mise au point au « Sujet de deux roues de char antique trouvées à Fa ». Connaissant le nom du propriétaire du champ où s’effectua la trouvaille, le sieur Cayrol, ce spécialiste se reporta successivement aux compoix (2) de Fa et de Rennes-le-Château. Or, dans celui de Fa, établi en 1743, le sieur Cayrol, « bourgeois », y figure avec « 2 maisons, 1 couvert, 1 moulin à farine et 25 pièces de terre ». En revanche, dans celui de Rennes-le-Château, dressé en 1754 ; « pas de propriétaire au nom de Cay­rol ».
Poursuivant sa recherche sur le terrain, M. Gibert fut amené peu à peu à la conviction que les roues avaient été trouvées au lieu-dit les Carrières (ancien cadastre), devenu le Village (nouveau cadastre).
Quarante ans après la découverte des roues, soit vers 1780, on trouva dans le même champ, à Fa, un bout d’accoudoir, en bronze, représentant une lionne atta­quant un cheval. « Une ouverture profonde de 7 cm y existe ». Cette pièce, aujourd’hui au Musée Saint-Raymond de Toulouse, figure dans le catalogue de Roschach (1864) avec ce commentaire : « On a supposé que c’était une pièce décorative qui s’ajoutait à l’extrémité postérieure de l’un des côtés du char ». Ce beau morceau, dont la conservation est parfaite, mesure 40 cm de long. Il y a lieu de croire que cette pièce en bronze décorait la partie supérieure du char auquel appartenaient les deux roues, et qu’un bronze semblable existait autre­fois et formait l’ornement de l’autre côté du char ». Très probablement, cette pièce reste encore à trouver.
Enfin, sous l’Empire, un paysan décou­vrit « près de Rennes », un timon de char antique. L’homme le proposa à un mar­chand ambulant italien, un certain Feli-ciani, alors en exercice à Limoux, qui l’acheta. Simultanément, en 1804, date fort probable de la découverte, le conservateur du Musée Saint-Raymond de Toulouse, J.-P. Lucas, se rendit acquéreur de la pièce antique. « Ce timon a 44 cm de longueur, la partie creuse en a 38. La conservation de ce morceau est parfaite.» Alexandre du Mège, érudit touche-à-tout du siècle dernier, supposa que ce timon faisait partie du char dont le musée possède les roues et le bronze. Mais, c’est là un rapprochement que réfute Jean Guilaine, qui fait remonter ce timon « à l’époque sans rapport avec les vestiges protohistoriques… ». « Sa découverte, poursuivit-il, sur le même territoire de Fa, si elle n’est pas dou­teuse, est une curieuse coïncidence. »

(1) « Mémoires sur deux roues de char antique qui sont dans le Cabinet de l’Académie », in Mémoire de l’Acadé­mie de Toulouse, t. II, 1784.
(2)  Un compoix (peut s’écrire aussi compoids) est un registre où sont réper­toriés tous les biens de chacun des habi­tants d’une commune, ceci afin de défi­nir la cote d’imposition dont ils étaient redevables.


Bibliographie compl
émentaire concernant la découverte de Fa :
Bonnard (L.) La Gaule thermale, 1908.
Corbu (Noël) Histoire de Rennes-le-Château, 1965 (inédit, Archives de l’Aude)
Du Mège (Alexandre) Description du Musée des Antiques de Toulouse, 1835.
Pages (A.) « Excursion du 18 avril 1927 à Fa, Espéraza et Couiza (Aude) », in Bulletin de la Société d’études scientifiques de l’Aude, 1928, t. XXXII.
Gourdon (Dr Jean) Stations thermales de l’Aude : Rennes-les-Bains, 1874.
Greppo (J.G. G.) Etudes archéologiques sur les eaux thermales ou minérales de la Gaule à l’époque romaine, 1846.
Lemoine (Dr.) Les noms de lieux gaulois de l’Aude, 1945.
Lizop (Raymond) La Haute Vallée de l’Aude à l’époque gallo-romaine, 1961.
Millin (Aubin Louis) Voyage dans les départements du Midi de la France, t. IV, 1847.

 

Ce texte reproduit un article publié dans Trésors de l’Histoire, n° 144, septembre 1997.
L’illustration couleur provient d’une planche du livre de M. Azens/P. Jarnac,
L’oeil sur la montagne ou le secret de l’abbé Boudet, Pégase éd.,2010.

26 juillet 1994 : ce jour où l’église de Rennes-le-Château fut classée Monument Historique

$
0
0

Notice établie à l’occasion du classement de l’église de Rennes-le-Château à titre de Monument historique :

Dénomination de l’édifice : Église paroissiale
Titre courant : Eglise Sainte-Marie-Madeleine
Références cadastrales : A 8
Siècle de la campagne principale de construction :12e siècle. Siècle de campagne secondaire de construction : 4e quart 19e siècle
Technique du décor des immeubles par nature :Sculpture, peinture, céramique

Date et niveau de protection de l’édifice :26 juillet 1994 : inscrit MH.
Précisions sur les éléments protégés : Décor intérieur
Propriété de la commune

Rennes-le-Château était la capitale du comté du Razès dont les comtes, fondateurs des monastères d’Alet et de Saint-Polycarpe, furent aussi les créateurs de monastères catalans. L’église demeure le seul témoin de ce site historique. Elle est citée en 1185 dans les inventaires de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. De grands travaux sont entrepris à partir de 1897, à l’initiative de l’abbé Saunière, sur les conseils de l’architecte Caminade (1). L’édifice est à nef unique et chevet semi-circulaire orienté. La nef est couverte d’une voûte en berceau plein cintre. Le chœur, séparé de la nef par un arc diaphragme, est voûté en cul de four. Les cloisons de briques établies au 19e siècle pour faire disparaître les irrégularités de l’édifice primitif, sont couronnées par un crénelage sur modillons. L’ensemble de l’édifice a conservé son décor peint en 1897 par l’entreprise Castex : faux appareil sur les murs, médaillons et frises sur les piliers et les doubleaux, voûte céleste bleue étoilée dans le chœur. L’extérieur, à l’exception des ouvertures percées au XIXème siècle et de l’aménagement de l’entrée actuelle, n’a pas fait l’objet de travaux aussi importants que pour l’intérieur. Au Sud, dans la dernière travée, est percée la porte d’entrée en grès, en plein cintre avec clef saillante armoriée, dont le vocabulaire ornemental est emprunté à celui de la Renaissance. Au-dessus de la porte, un tympan en terre cuite présente, en son centre, une statue de Marie-Madeleine. Les rempants de la toiture qui encadrent le tympan, sont revêtus d’antéfixes en céramique vernissée jaune. Contre le mur Nord se dresse le clocher dont les baies géminées en plein cintre attestent une construction médiévale. La partie supérieure, correspondant à l’actuelle chambre des cloches, appartient à une campagne de construction plus récente.

(1) Que je sache, Tiburce Caminade n’a jamais participé aux travaux de rénovation de l’église de Rennes-le-Château. Il s’agit davantage de l’entrepreneur Elie Bot  (Michel Vallet).

Source : Base de données Mérimée

Jean-Michel Thibaux raconte Rennes-le-Château et l’abbé Saunière

$
0
0

Entretien avec Jean-Michel Thibaux, auteur de l’Or du diable et les Tentations de l’abbé Saunière (1987)
Emission programmée en 1988 sur RMC. 
La bande visuelle est constituée d’extraits du téléfilm L’Or du diable, en 6 épisodes. 
La bande sonore provient d’une K7 audio. Il s’agit d’un enregistrement fait au moment de la diffusion de l’émission à la radio. On sera donc indulgent sur la qualité sonore. 
Cette vidéo est une curiosité. Elle ne cautionne pas le récit qui en est fait par Jean-Michel Thibaux. 
Je considère même que c’est un signe avant-coureur du  Da Vinci Code, dans la déformation historique et la nuisance intellectuelle. 
A l’époque, l’Evêché de Carcassonne s’était même opposé au tournage de l’Or du diable sur les lieux même des évènements. L’équipe télévisuelle s’est donc transportée, successivement à Pézenas (dialogue entre Mgr Billard et l’abbé Saunière; les scènes de Paris). Ensuite à Pégairolles-de-Buèges, (également dans l’Hérault), pour l’église, et le château de Brissac, à quelques kilomètres de Pégairolles, pour la villa Béthanie.

VOIR la VIDEO 

Volée de bois vert pour l’abbé Boudet

$
0
0

En 1927, reprenant ses notes au sujet de croix rupestres observées dans les Corbières *, notamment dans les vallées de l’Agly et du Verdouble, Germain Sicard, médecin et archéologue, ne peut s’empêcher de donner son avis sur ces croix que signale l’abbé Henri Boudet dans son livre La vraie langue celtique, et constituant les principaux jalons de son fameux cromleck de Rennes-les-Bains.
De son propre aveux, Germain Sicard se perd en conjectures concernant ces croix, leurs formes différentes et leur éparpillement. “Nous ne pouvons admettre ici la raison, souligne-t-il, qui fit surmonter de l’emblème chrétien nombre de menhirs ou peulvans et les fit ainsi sanctifier pour détruire les superstitions païennes auxquelles ils donnaient lieu.”
Il s’exaspère des tranquilles certitudes du curé de Rennes-les-Bains, quand à trouver une explication logique à ces symboles gravés.
Qualifiant l’ouvrage de l’abbé Boudet de “curieux et hétéroclite”, il  reproche à l’auteur de les avoir signalés “en leur donnant une interprétation fantaisiste, comme il a fait d’ailleurs pour tous les soi-disants mégalithes qu’il a cru voir dans les environs.” Et Germain Sicard de citer les passages où l’abbé Boudet indique les croix rupestres qu’il croit reconnaître sur des roches, autour de Rennes-les-Bains.

«  1° Au tournant du chemin en face du village de Serres se trouve une roche qui porte aujourd’hui une croix de pierre et où l’on voyait autrefois une croix grecque sembla­ble à celles qui existent présentement au Cap de l’Homme mort et à proximité du Rocher Branlant (page 229).

«  2° Une petite croix gravée au col de Cugulou, au-dessous de grosses pierres rondes transportées sur la base rocheuse. Tout près est une borne indiquant la séparation de Coustaussa et de Rennes-les-Bains. Cette borne porte sur la face qui regarde Coustaussa un écusson, celui du seigneur de Coustaussa ; sur la face opposée, celui du seigneur de Rennes.

«  3° On voit une croix sur un rocher au tènement qui porte encore le nom de Cap de l’Homme, où était sculptée en relief une figure du Christ. Cette sculpture est, paraît-il, aujourd’hui en possession de M. Cailhol, à Alet  (page 394).

«  4° A gauche, en face de la station thermale et son église paroissiale, on découvre sur  les roches environnantes des croix grecques profondément gravées par le ciseau et mesu­rant  30  à  35 centimètres. Ces croix à branches égales sont au nombre de cinq sur ce point.                                             

«  5° Une sixième croix grecque dans une large roche, se trouve assez loin du Cap de l’Homme, sur le bord de la crête Sud, en tête du terrain dit pla de la Coste, de l’autre côté du ruisseau de Las Breychos (fées).

«  6° On voit encore deux autres croix grecques toujours gravées dans la pierre, en suivant le bord du plateau, jus­qu’à la tête de la colline portant le nom d’Ilette. Au lieu dit Las Crosses, près de Montferrand, les croix qui devaient y être gravées ont disparu, sous l’amoncelle­ment des pierres (pages 252).

«  7° Enfin, après la description d’un prétendu dolmen qui n’est qu’un accident produit par un éboulement de rochers, l’auteur signale, directement au-dessus, une ro­che de la crête portant gravée une croix grecque. C’est la plus grande de toutes celles, dit-il, qu’il nous a été donné de reconnaître ( p. 245).

Evidemment, Germain Sicard ne croit pas aux explications de l’abbé Boudet ni même à l’existence de certaines croix dont notre curé fait le catalogue. Il se gausse même de lui et le tance de voir des mégalithes là où n’existent que des éboulis de rochers !
Il termine en reprochant au viel abbé de n’avoir pris ses sources qu’auprès d’auteurs antiques, dont aucun n’avaient conscience de ce qu’était la Préhistoire, mais surtout de s’être retranché derrière des vulgarisateurs, tel Louis Figuier, dont le conformisme empêche le lecteur soucieux de s’instruire d’avoir une saine approche du sujet abordé. Que n’a-t-il pas eu recours  à des spécialistes plus autorisés que le sont Tournal, Filhol, de Mortillet, Carthailac et quelques autres encore ? s’exclame Germain Sicard.

* Bulletin de la société d’études scientifiques de l’Aude, t. XXVIII, 1924, p. 12 et pp. 23-25. 
Référence : Germain Sicard, “Note sur les croix rupestres des Corbières”, Bulletin de la Société d’études scientifiques de l’Aude, t. XXXII, 1928, pp. 370-373.

 

Jacques Pradel en conversation avec Jean-François Lhuillier, maire de Rennes-le-Château (2007)

$
0
0

Extrait d’une émission programmée sur EUROPE 1, en septembre 2007. Thème abordé : Les trésors cachés, avec Didier Audinot (1956-2011), directeur des publications Trésors de l’Histoire et Trésors et Détections. Evoquant l’affaire de Rennes-le-Château, Jacques Pradel a une conversation téléphonique avec M. Jean-François Lhuillier, alors maire de Rennes-le-Château (1998-2008).

                                                                                  LA VIDEO

Extrait d’un Interview de M. Lhuillier par Jean-Patrick Pourtal :
D’abord un petit retour sur ce que vous venez de dire. Je considère Bérenger Saunière comme le révélateur d’un site endormi, dans le sens qu’il a mis en première ligne l’histoire de Rennes-Le-Château. Hélas, le site endormi continue un peu de dormir ; tant sur le plan de l’archéologie et de l’histoire du site proprement dit. C’est un site de force comme le dit le portail de l’entrée de l’église ! « Teribilis Locus Iste ». Cela ne veut en aucun cas dire que cela
doit susciter l’effroi. Le lieu, le site de Rennes-Le-Château, est un lieu de force, un lieu tellurique.
(https://rennes-le-chateau.org/wp-content/uploads/2018/05/jf-lhuillieri.pdf)

 


Le roman de l’été : “Rennes-le-Château.. le secret détricoté”

$
0
0

On a eu l’Or du diable de Jean-Michel Thibault en 1986 ; on a eu L’énigme sacrée de Baigent-Leigh-Lincoln, en 1982, on a eu Da Vinci code de Dan Brown en 2003 ; voici maintenant Le secret détourné par P. Silvain, qu’il vient de publier sur la page d’un forum tout à fait respectable ayant pour intitulé :  Le Rendez-vous des chercheurs
Je l’aurai davantage titré le secret détricoté, tant l’auteur n’est pas d’accord avec son modèle, mais est disposé à toutes les concessions pour ne pas lui être désagréable. L’exercice est si difficile qu’il n’ose même pas écrire son nom sans un détour de style.
Je sais qu’il se prépare un “Boudet pour les Nuls”, Silvain doit-il s’attendre à la réponse du berger à la bergère ?
Michel Vallet, perdu, corps, âme et biens, du côté du Pech d’En Coûty 

 

CONTRA SADOFF : LE SECRET DETOURNÉ

Je viens de relire le chef d’œuvre de mon ami Franck SADOFF qui serait selon ses dires, le meilleur et le dernier de ses livres avant la révélation finale de la cache de Sougraigne qui serait, parait-il, la véritable « Aiguille creuse » décrite par Maurice Leblanc.
Ce livre très agréable à lire et très bien écrit comme tous les livres de Franck SADOFF est captivant, mais je le trouve inquiétant tant les révélations qu’il contient et qui ne sont que des interprétations, que ce soient des apocryphes (pierres et parchemins), des écrits (Boudet et Leblanc entre autres) ou des tableaux (Poussin, Téniers, etc… ), diffèrent des miennes…publiées sous le pseudonyme d’Ulpian (livres L’AVENEMENT et vidéos ULPIAN THEORY sur YOU TUBE).
Selon moi, ce livre, qui mêle le vrai et le faux, serait un chef d’œuvre de désinformation et d’enfumage ayant pour résultat le détournement et l’enterrement du plus « Grand Secret » du monde occidental, d’où mon intervention et le titre de ce billet.
Il ne s’agit pas pour moi de dénigrer mais de RECTIFIER au su des informations que je possède, pour contrecarrer ce qui me semble être la plus grande manipulation depuis 2000 ans ; et je ne vise pas particulièrement l’auteur à qui je porte la plus grande estime mais ses « commanditaires » ou plus précisément ceux qui lui ont remis les sources (page 217) en sa possession provenant du dossier constitué par Jean Jourde décédé en mai 1930.
En d’autres termes, Franck SADOFF serait-il manipulateur (ce que je ne crois pas) ou manipulé « à l’insu de son plein gré » ?
Selon lui, Jean Jourde serait le véritable auteur (avec Sackebant) du codage de la VLC remaniée à cet effet et à l’insu de l’abbé Boudet. Il aurait de même crypté 5 romans de Maurice Leblanc à l’insu de son auteur (Les 4 livres à clefs contenant les secrets du Mage Cagliostro qui sont L’Aiguille creuse, Dorothée danseuse de cordes, L’île aux 30 cercueils et La comtesse de Cagliostro) auxquels il ajoute « La Barre-y-va ».
De plus, il aurait crypté l’église et le domaine de Rennes-le-Château (J’en suis bien d’accord), mais sans que l’abbé Saunière s’en doute et qu’il fait passer pour un niais roublard, premier chercheur du trésor dont il n’aurait rien su…

Avant de présenter mes arguments je voudrais tout d’abord souligner que j’adhère aux explications données par Franck SADOFF concernant les liens entre les différents protagonistes et qui sont une réelle avancée : Pavillon/Haupoul, Pavillon/Louis XIV, Fouquet/Colbert et le masque de fer, Gasc/Mèche/Boudet, Vannier/Verne, Jourde/Leblanc, Boyer/Corbu/Plantard. Je l’en remercie !
En ce qui concerne le cryptage de La Vraie Langue Celtique, je suis bien obligé d’attendre comme tout le monde les révélations que Franck SADOFF nous promet p. 51 : « Pourtant en filigrane de ce livres aux limites de l’absurde, un extraordinaire codage mathématique aléatoire révèle avec un incroyable luxe de détails tous les secrets et les accès cachés du mythique mausolée de Sougraigne. »
Reste le dernier point, qui est la cache de Sougraigne près du Pech d’en Couty. Je ne mets pas en doute qu’il puisse exister là une nécropole wisigothe, voire des tombes de dignitaires templiers, tous conservés par une radioactivité naturelle, mais je conteste qu’il s’agisse de la véritable « Aiguille creuse » de Lupin/Leblanc et que l’Arche d’Alliance y ait jamais été !…
Toute la subtilité et l’habileté de Jean Jourde se sont exprimées ici. Distiller du vrai pour faire croire au faux, procédé employé avec le château de l’Aiguille dans la Creuse ! Et Franck SADOFF, qui ne croit pas au tombeau du Christ dans le Razès (parce qu’il a la Foi), mais a toujours rêvé de découvrir l’Arche d’Alliance, est victime de ses désirs.
Selon l’auteur, Jean Jourde fut élève de Fulcran Vigouroux de 1874 à 1880 au grand séminaire de Saint Sulpice. Il ne put donc ignorer, selon moi, les secrets contenus dans le Codex Bezae traduit par son Maître et donc selon ma propre interprétation de l’évangile selon Luc, de l’existence de deux Jésus (Messies) et de l’imposture de la fausse résurrection ; c’est pour cette raison, la proximité de l’église Saint-Sulpice et la concordance des dates que je le crois responsable du codage du Titulus inversé de l’un des 4 tableaux codés du peintre Signol (Voir vidéo ULPIAN THEORY sur YOU TUBE).
Toujours selon Franck SADOFF il serait l’auteur des apocryphes de Rennes-le-Château et en premier lieu du texte de la stèle codée de Marie de Nègre (dès sa nomination en 1880 à Notre Dame de Marceille auprès du R.P Vannier), qui fut astucieusement rajouté en 1906 à la 17ème édition de la S.E.S.A. (Excursion datée de 1905). Jean Jourde serait également l’auteur du texte de la dalle (Rédis Régis..), des deux parchemins et du relevé de la Dalle de Coumesourde.
Franck SADOFF indique selon sa version des faits qu’à l’origine la VLC devait être suivie d’un deuxième livre codé contenant entre autres les apocryphes signés du même abbé Boudet mais que ce dernier se vit interdire d’écrire d’autres livres.
Ces documents appelé « Pierres gravées du Languedoc » et faussement attribués à un dénommé Eugène Stublein qui n’en connut rien nous sont donc parvenus par le plus grand des hasards : « volés » par le futur Mgr Boyer et sur l’ordre de l’Evêché lors de la mort de Jean Jourde en mai 1930, qui les confia imprudemment à Noel Corbu tenancier du domaine de Saunière (viager), ce dernier les revendant à Pierre Plantard qui ne sut correctement les exploiter et les déposa sous le nom de Dossiers Lobineau à la BNF.
Ces mêmes relevés furent également publiés dans  L’or de Rennes en 1967, best seller écrit par Pierre Plantard mais signé Gérard de Sède. Ils furent rajoutés à l’insu de Pierre Plantard qui en fut fort contrarié !
Franck SADOFF nous explique que la cache de Sougraigne fermée une première fois par les Templiers en 1294 (nombre inscrit sur le tableau de Téniers découvert au Musée du Prado par Didier Héricart de Thury) et redécouverte en juin 1885 fut refermée une dernière fois en 1917 après la mort subite de Saunière. Il nous indique aussi qu’un détail (défense du cochon de S.A.E. ?) de la décoration de l’église de RLC qui faisait le lien avec la VLC (page 302) a été enlevé pour effacer la piste (page 195).
Cela démontre que les secrets que détenait Jourde et qu’il avait codés ne devaient pas être rendus publics et il s’y est tenu jusqu’à sa mort en 1930. Et ce n’était pas un trésor qui avait été pillé plusieurs fois, mais un secret d’ordre religieux et bien encombrant…(qui pourrait être les archives de l’Ordre du Temple).
Le Grand Secret (tombeaux des 2 Jésus, Arche d’Alliance, trésors) n’a pas été compris par Mgr Boyer ni par Pierre Plantard, ni semble-t-il par Franck SADOFF alors même qu’il a été crypté et publié par Maurice Leblanc…
Heureusement, Patrick Ferté a soulevé le voile en 1992 (Arsène Lupin supérieur inconnu*) ouvrant la voie à ULPIAN, anagramme de A.LUPIN et gardien des secrets du Temple (Centurie VIII.66).

ENTRONS MAINTENANT DANS LE VIF DU SUJET
Franck SADOFF AFFIRME péremptoirement que Boudet, Saunière et Maurice Leblanc ignoraient tout des secrets et du trésor, crypté à leur insu dans leurs œuvres par Jean Jourde, le grand manipulateur…et je le cite :
En ce qui concerne l’abbé Boudet
Page 51 : « On peut légitimement se demander si ce cher abbé Boudet eut jamais conscience du véritable contenu occulte de « SON » ouvrage ».
Je pense que OUI, au vu de ce qui est écrit dans la VLC :
Boudet indique page 126 « parler un certain jargon pour l’extérieur » c’est-à-dire un langage non compréhensible des profanes.
– Et page 92, utiliser les jeux de mots : « En utilisant de près le langage actuel des kabyles, on s’assurera qu’il est fait de jeux de mots, et par conséquent le seul punique. TO PUN, peun : faire des jeux de mots … »
– Je renvoie à mes explications contenues pages 102 et 103 des « Bergers d’Arcadie » (1998 Pierre Silvain).
En ce qui concerne l’abbé Saunière et toujours à la même page 51 Franck SADOFF écrit :
« En janvier 1917, le sémillant curé de Rennes-le-Château, l’abbé Bérenger Saunière, était porté en terre, emportant pour beaucoup le secret de son trésor dans la tombe. En fait et paradoxalement, il fut le premier chercheur d’un trésor dont il n’a jamais rien su. »
Faire de l’abbé Saunière le niais de l’affaire est fort de café ! Je veux bien admettre que l’abbé Saunière n’a pas eu accès au coffre fort de Sougraigne jalousement gardé par ses confrères (sauf peut-être après la mort de Boudet survenue en avril 1915) mais je m’inscris en faux quant à son ignorance du Grand Secret religieux disséminé en de nombreuses autres caches ! La preuve en est par exemple d’un codage de son domaine qui désigne la grotte d’Arques et l’insistance qu’il mit à obtenir de la mairie de RLC l’autorisation de l’emplacement du pilier carolingien situé devant l’église (PJ)

En ce qui concerne Maurice Leblanc, le discours de Franck SADOFF est le même (p. 234) et
Page 129
« Bien qu’à son insu, Maurice Leblanc dans « La Comtesse de Cagliostro continue à nous tracer le sillon de la connaissance. »
Citons un exemple :
Le codage de « La Comtesse de Cagliostro » utilisant l’idée géniale d’alcor et de la Grande Ourse serait du à Jean Jourde ! Et pour la matérialiser le dénommé Lawrence aurait construit le tombeau des Pontils (l’étoile alcor étant le menhir)…
« Nous verrons alors prendre corps devant nos yeux émerveillés une indiscutable et extraordinaire Grande Ourse audoise balisant parfaitement les mystères régionaux !
Ainsi s’expliquera naturellement, et de la plus logique des manières, le pourquoi au début du vingtième siècle, de l’édification du fameux tombeau des Pontils puis de sa modélisation à l’identique du tableau de Poussin.
Il fallait qu’il fût ainsi, exactement là et nulle part ailleurs ! »
                                                                        Publication Franck SADOFF (ARQA)

Malheureusement pour Franck SADOFF l’idée est beaucoup plus ancienne !
– Tout d’abord, si comme il l’écrit dans son livre la première rencontre de Maurice Leblanc et Jean Jourde date de l’été 1906 (page 52), comment se fait-il que Georgette Leblanc et son compagnon Maeterlinck convoitaient déjà depuis près d’un an (page 62) l’abbaye de St Wandrille (5ème étoile de la Grande Ourse) voisine de celle de Jumièges qui représente alcor dans le roman pas encore paru ?
La pierre alcor est suggérée dans la Vraie Langue Celtique en bas de la page 279 ; il s’agit de Notre Dame de Marceille ou Notre Dame des yeux gâtés dont l’eau redonne la vue. Rappelons que alcor vient de l’arabe et désigne l’étoile qui tourne autour de Mizar, la 6ème étoile de la Grande Ourse. Voir alcor (= l’épreuve) signifiait pour un marin avoir une bonne vue… Symboliquement « alcoor est ce qu’il faut voir » la chose cachée, et le Grand Secret a été caché à alcor (NDM) par les moines Bénédictins qui ont fondé l’abbaye, originaires de Saint Hilaire où sont les tombeaux des premiers Comtes de Toulouse…
– La véritable Grande Ourse du Razès (G.O.) a été publiée par mes soins dès 2004 dans «MA QUESTE DU GRAAL » ; Mizar = Limoux et le timon du grand chariot se situe à Aleth où se trouvent les reliques du Messie rédempteur (guide)…
En ce qui concerne le menhir des Pontils (près de Peyrolles), Franck SADOFF signale son importance sans comprendre son véritable sens …en rapport avec le 17 janvier…
Je cite : « La fameuse « ligne du 17 janvier », une fois de plus vainement recherchée pendant des années par Pierre Plantard et Philippe de Cherisey, est un des vecteurs primordiaux de la compréhension de l’accès à la nécropole cachée de Sougraigne. »
L’explication de la diagonale Couiza/Cabenasse (au cap 117) à la page 206 est tirée par les cheveux et ne correspond pas à la bonne explication que j’ai publiée dans « Jésus-Christ Barabbas » (pages 91 à 110 et 137 à 140).
Mizar et Alcor constituent une étoile double, sixième étoile de la G.O. aussi la carte de la page 204 est erronée.
J’ai expliqué que alcor s’anagramme en un acrostiche C.A.L.O.R. qui désigne l’importance du menhir.
Alcor se lit « Ad Lapidem Currebat Olim Regina » qui se traduit « Vers la pierre courrait autrefois la reine »
Et dans C.A.L.O.R. il faut remplacer « reine » par « Rennes » car Maurice Leblanc fait un clin d’œil au lecteur en écrivant en ITALIQUES :
« Mais de quelle reine s’agit-il ? »
D’où la bonne lecture du secret :
CURREBAT AD LAPIDEM OLIM REDAE =
COURS VERS LA PIERRE DE L’ANTIQUE RENNES

Le menhir se trouve être à la fois la pierre de l’angle et le centre d’un cercle d’où se mesurent les angles et les distances de caches dans un système ancien de coordonnées polaires (voir wikipédia) que j’ai redécouvert, et qui existait à l’époque des templiers.

                                                      Document Franck SADOFF découvert par Brunelin à la BN

En ce qui concerne le Teniers
Selon Franck SADOFF, Mr Louis de Vaucel bras droit de Mgr Pavillon et exilé par Louis XIV commanda un tableau représentant « Les 7 péchés capitaux » à Téniers le jeune en 1681….tableau contenant le secret crypté de la cache de Sougraigne. Ce tableau conservé à Madrid au musée du Prado fut retrouvé par Didier Héricart de Thury en 2011 et aurait été décodé par Jourde en 1884.
Depuis la publication de la fameuse phrase « Bergère pas de tentations, que Poussin Teniers gardent la clé PAX681… » dans L’or de Rennes en 1967, la majorité des chercheurs avait pensé à une tentation de Saint Antoine, en vain. »
Dans le registre de ce qui n’est PAS UNE TENTATION j’ai proposé il y a plusieurs années une anagramme de TENIERS qui est ET IN SER et qui désignerait Ser/res, lieu d’importantes découvertes (tombeaux de Jésus Barabbas dit le Christ sur les pentes du Cardou.et ancienne crypte du crucifié Jean le Baptise, symbolisées par la double croix du plafond de l’église).
Mais si l’on veut se référer à ce tableau, j’aurais plusieurs observations à faire valoir :
– 1294 située à l’intérieur du tableau ne représente pas nécessairement une date et encore moins l’année de la fermeture de la cache par les Templiers.
– 1294 et 1681 ne représentent pas des dates.
– L’allusion à la Sals (4 premières lettres de Salsicius) page 79 est une très bonne observation mais ne conduit pas nécessairement à Sougraigne ; pourquoi pas à la pierre du pain qui pourrait être la première sépulture du Christ Barabbas et représente eucharistiquement sa chair, sur le mont Serbaïrou, au confluent de la Blanque et de la Sals ?
– La pierre cubique est la clef du tableau…Pourquoi ne représenterait-elle pas le Dé du Serbaîrou (Dé = D pour dalet = porte) à côté de la pierre du pain ?

En ce qui concerne la pierre de foudre /dé
Selon Franck SADOFF « Tous les spéléos savent ce qu’est une cheminée. Voici pourquoi dans La vraie langue celtique, les très malicieux véritables rédacteurs de l’ouvrage nous annoncent sans rire que la pierre de trou se posait sur une cheminée pour éloigner la foudre ! » Ainsi l’entrée de la cache de Sougraigne se ferait par un puits recouvert d’une pierre plate !
En ce qui me concerne j’ai parlé d’une pierre cubique comme celle représentée sur le tableau de Téniers … (Jésus Christ Barabbas pages 140 à 150 et 163 à 168).

LES SECRETS DU MAGE CAGLIOSTRO
Lupin découvre au cours de sa longue vie de gentleman cabrioleur de grands secrets, et tous ces secrets ne mènent pas à Sougraigne, loin de là… L’Aiguille creuse (1909) – LA FORTUNE DES ROIS DE FRANCE
Selon Franck SADOFF la cache de Sougraigne serait également l’Aiguille creuse ce que je conteste formellement ! La véritable « Aiguille creuse » n’est ni celle de Jen-Pierre. Garcia ni celle de Franck SADOFF. Elle reste sacrée et le repaire du Roi du Monde, son accès étant interdit au profane ! Il est écrit sur le fronton de l’église de Rennes-le-Château : « Ma maison sera appelée maison de prière… » Comprenne qui pourra…

L’Ile aux 30 cercueils (1919) – LA DALLE DES ROIS DE BOHEME
La Bohême n’est citée que pour souligner la radio activité des tables de la Loi contenues dans l’Arche.
FD Comment en effet le romancier aurait-il pu, par exemple, se douter que la fameuse “Pierre-Dieu” dans son roman n’est autre que l’Arche d’Alliance ?
La réponse est simple : le secret a 24 siècles en 1887 ce qui ne correspond pas à l’or de Delphes comme le pense Franck SADOFF (page 32) mais à la chute de Jérusalem en – 587 avant Jésus Christ, c’est-à-dire la date de la disparition de l’Arche d’Alliance.
De plus Lupin (ainsi que le remarque Ferté) déguisé en vieux druide fait un pas de danse rappelant celui du roi David devant l’Arche.
Et contrairement à ce que pense SADOFF le nom de Sarek ou de Arcas = coffre n’évoque pas l’Arche mais tout simplement Arques et non pas Sougraigne. (confer carte de Sarek = Arkes)
« Le nom de Sarek n’a donc été intentionnellement choisi que pour que pour suggérer la présence de l’Arche d’Alliance, indiquant ainsi le lieu où repose cette relique. Sarek se situe donc logiquement dans la droite ligne du sous-titre repris par Nicolas Pavillon au milieu du 17ème siècle pour préciser le célèbre tableau des bergers d’Arcadie qu’il avait commandé à Nicolas Poussin : Et in arcadia ego, et par lequel il fallait tout simplement comprendre que l’arcadia (l’Arcadie), était le lieu où se situait l’Arche (Et moi, {je sais} là où repose l’Arche »

LE GENTLEMAN CAMBRIOLE
Le titre de ce livre avait suscité chez moi beaucoup d’espoir, aussi je suis très déçu. Assurément Franck SADOFF n’a pas décrypté les 4 énigmes du mage Cagliostro dissimulées dans les 4 romans de Leblanc (L’Aiguille creuse -1909, L’ile aux 30 cercueils 1919, Dorothée danseuse de cordes – 1923, La comtesse de Cagliostro -1924)
Ses explications sont superficielles et quasi inexistantes. Le peu qu’il a compris et qui est incomplet est l’importance du menhir des Pontils, qui arrive bien après mes explications qui datent de 2004.
Ses révélations concernant les dates du 17 janvier et du 12 juillet, sont farfelues et inexactes.
Quant aux apocryphes (dalle, stèle, parchemins) qu’il enrôle, il est à des années lumières de leur véritable signification.
Ses essais de guématrie sont hasardeux et non convaincants, à la différence de l’héraldique où je lui décerne un prix d’excellence !
Franck SADOFF exécute consciencieusement le « plan B » de Jean Jourde concocté il y a près de 100 ans ; est-il ou non manipulé comme tant d’autres ? Il nous livre l’emplacement d’un trésor archéologique important pour nous détourner (d’où mon titre) de l’essentiel qui est l’existence des reliques des 2 Messies prouvant l’imposture de la fausse résurrection, cachées dans la Nouvelle Jérusalem. Quant à l’Arche d’Alliance cachée dans l’Aiguille creuse qu’il nous fait miroiter, elle n’est bien sûr pas à Sougraignes et ne l’a jamais été…Quand bien même Jourde l’aurait écrit ce serait un mensonge !

Fait à « L’aiguille creuse » ce 4 juillet 2019
PSILVAIN

 

Rennes-le-Château, M. l’abbé Maurice René Mazières, souvenirs divers 1, 2, 3 (1979)

$
0
0

Publication d’un entretien que m’avait accordé M. l’abbé Maurice René Mazières en 1979. J’étais accompagné alors d’un chercheur de Perpignan, M. Astruc,  qui avait souhaité le rencontrer. Le livre de Franck Marie, Rennes-le-Château, étude critique était paru quelques mois plus tôt. L’auteur faisait  volontiers références aux “archives privées” de M. L’abbé Mazières, ce qui ne manquait pas de soulever des réflexions.
On peut penser ce qu’on veut de ce témoignage, mais ce qui est dit ici constitue quelques-uns des fondamentaux qui ont forgé l’opinion de nombreux auteurs par la suite.
Pour le moins, sinon mettre en doute la sincérité de M. L’abbé Mazières, lui attribuer la rédaction du “Rapport Cros”, me paraît particulièrement problématique.
Rappelons enfin que Gérard de Sède reprit de nombreuses considérations de M. l’abbé Mazières.

Cet entretien a été conservé sur une bande audio k7. C’est un document…

Petite biographie de M. l’abbé Mazières  ****

1ère PARTIE
2ème PARTIE
    3ème et dernière PARTIE

M. l’abbé Mazières et l’effet de meute

$
0
0

Alors que ce w.e., je viens de rendre public un entretien de près de deux heures, réalisé en 1979, que m’avait accordé M. l’abbé Maurice René Mazières, au cours duquel il fut question d’Ernest Cros, du fameux “Rapport” qui lui est attribué, de la dalle de Coumesourde et de nombreux autres sujets tous relatifs aux énigmes de Rennes-le-Château, des aigris, se planquant honteusement derrière des pseudos *,  ne trouvent rien de mieux que jeter la suspicion sur l’honorabilité d’un prêtre qui n’est plus là pour se défendre. C’est facile de blablater et tirer des plans sur la comète, c’est autre chose que de se confronter à la réalité du terrain. Je trouve misérable d’impllquer l’abbé Mazières dans ce vaste échafaudage canulardesque monté de toutes pièces par Pierre Plantard et Philippe de Cherisey, avec la complaisante participation de Gérard de Sède. C’est veule d’affirmer péremptoirement que M. l’abbé Mazières aurait fait partie de cette prétendue “fine équipe” constituée à seule fin de prendre tout le monde pour des gogos. 

* Aronnax et Philémon

François Saunière, Curé de Rennes-le-Château ou Compagnon du Devoir ?

$
0
0

Il y a sept ans, les éditions de l’O.D.S., sous la houlette de M. Philippe Marlin (à la ville Philippe Miécret), rééditait le livre de Claire Corbu et Antoine Captier, L’héritage de l’abbé Saunière. C’était une version améliorée du premier livre paru en 1985 aux éditions Bélisane, illustrée de nombreux documents inédits. En, couverture, l’éditeur a mis en exergue un livre ancien tâché d’humidité duquel dépasse un plan du Temple de Salomon. En 2ème de couverture, – sur le verso de la page de couverture donc,  il a également publié un ex-libris où figure un nom : fSaunière. Comme il n’y a aucune explication concernant ces deux illustrations, on accepte implicitement qu’elles proviennent des archives laissées par l’abbé Saunière, Curé de Rennes-le-Château. 
J’ai eu l’occasion d’avoir ce livre ancien en mains, avec quelques autres distingués de l’ex-libris fSaunière. Tous comportaient des traces d’humidité plus ou moins prononcées. En me les montrant, Philippe Marlin me faisait part de sa conviction que ces livres, datant principalement du XVIIIe siècle, provenaient probablement de la cachette d’où l’abbé Saunière avait trouvé le trésor de Mgr Charles de La Cropte de Chantérac, dans un souterrain, à l’extérieur du village de Rennes-le-Château. (2)
Les marques d’humidité étaient la preuve que ces livres avaient séjourné dans un endroit particulièrement insalubre. Le fait que beaucoup d’entre eux étaient apostillés de l’ex-libris fSaunière portait le constat que l’abbé Saunière se les étaient appropriés. Que le prénom soit signifié par la lettre f au lieu de b trouvait son explication , me disait-il, dans le fait que le deuxième prénom de Saunière était “François”. 
Je sais que Philippe Marlin a fait l’acquisition, par la suite, de près d’une trentaine de volumes de cette nature, humidité et ex-libris associés. 
Du temps a passé. Puis, il y a une quinzaine de mois, je découvre par hasard sur EBay la vente d’un livre comportant l’ex-libris F.Saunière (notez la différence dans l’intitulé). C’était une libraire de Vesoul qui le proposait en enchères. Mention était faite que ce petit volume pouvait peut-être provenir de la bibliothèque de l’abbé Saunière, Curé de Rennes-le-Château. Recherche sur Internet avait été faite,  le patronyme avait prévalu.
Après ce premier achat, je m’offris la privauté de téléphoner à la libraire pour obtenir  des renseignements sur cet ouvrage. Elle m’apprit que ce livre provenait d’un lot acheté en live à la salle des ventes de Carcassonne. Elle avait déjà vendu un premier volume avec ex-libris, mais il lui en restait encore neuf. Je lui fis donc une offre pour le tout, qu’elle accepta. Elle m’offrit un dixième livre, dont l’ex-libris avait été arraché. Les autres livres qui faisaient partie du lot semblait provenir d’une communauté religieuse ou d’un Séminaire. 
La provenance de ces livres m’intriguait, d’autant qu’il était bien question d’une bibliothèque dans l’affaire du trésor caché du vieil évêque d’Alet, Mgr de La Cropte de Chantérac. J’évoquais la chose dans un texte additif au livre de Claire Corbu et Antoine Captier, Marie Dénarnaud – Bérenger Saunière, liés par un secret (Pégase éd., 2018), mais éliminant l’éventualité que ces livres aient pu se retrouver dans le “souterrain” exploré par l’abbé Saunière. (1)
J’étais disposé à faire une exception, acceptant l’éventualité que seuls les livres provenant de la cachette avaient été dotés d’un ex-libris. Mais, désormais, j’ai la certitude (2) qu’aucun des livres de la bibliothèque de l’abbé Saunière n’ont reçu d’ex-libris nominatifs à l’abbé Saunière, f ou b !
Or, la vérité est toute autre. F.Saunière ou fSaunière, c’est bien François Saunière, sauf qu’il s’agit d’un homonyme…
On sait que les exemplaires achetés à prix d’or par Philippe Marlin lui avaient été cédés par une dame d’un certain âge, Josette Barthe, qui fut la fille de la filleule de l’abbé Saunière. Adolescente, elle passait quelquefois ses vacances scolaires à Rennes-le-Château, chez Marie Dénarnaud. Tout cela, je l’ai raconté dans le texte additif déjà cité. 

En achetant ces livres à Mme Barthe, Philippe Marlin s’est persuadé qu’ils provenaient de la bibliothèque de la tour Magdala et, au vu de leur aspect, provenaient de la cachette. Or, je sais, désormais, qu’il n’en est rien. 
Tous ces volumes ainsi réunis par Philippe Marlin, aussi bien que ceux que j’ai acheté voici un an, proviennent d’un autre fonds, celui d’un Compagnon Boulanger du Devoir, dit Carcassonne, l’Ami du Courage, M. François Saunière. Né à Saint-Ferriol, près de Rennes-le-Château, en 1888, décédé à Saint-Ferriol, en 1964. 
Il a effectué son Tour de France sans jamais revenir chez lui. Et lorsqu’il décida de rentrer au pays, il revint en montant la cote qui conduit à son village natal, en tenu de Compagnon Boulanger (Référence).
Or, il est à observer que Louise, première soeur de lait de Marie Dénarnaud, née Camredon, épouse Talabas, était aussi dans le commerce de la boulangerie à Carcassonne. Cela a-t-il un quelconque rapport ? 
Bien que ce Compagnon du Devoir ait perdu beaucoup de choses lors d’un incendie de sa maison, à Saint-Ferriol, alors qu’il faisait les vendanges, il est possible que sa petite bibliothèque ait échappé au sinistre. Peut-être, après tout, avait-elle été dispersée bien des années auparavant ? 
Toujours est-il qu’un constat s’impose : ces livres que l’on a cru authentifier comme provenant des collections de l’abbé Saunière n’en sont pas issus !
On peut mettre en doute qu’ils aient appartenu à François Saunière, Compagnon du devoir, mais à l’abbé Saunière, jamais !

(1) D’après un chercheur, se basant sur les dires d’un chercheur plus ancien (l’homme qui a vu l’homme, qui a vu l’homme, etc), ce n’est pas du “tunnel” que l’abbé Saunière aurait tiré les livres de sa bibliothèque, mais du “Tombeau des seigneurs”, sous l’église de Rennes-le-Château. Les voyant voyant ainsi déformés par l’humidité, c’est la raison pour laquelle Saunière a fait venir à domicile un relieur afin de redonner du lustre à ces vieilles antiquités. Imparable. 
(2) De tous les livres parfaitement homologués provenant de la bibliothèque de la tour Magdala aucun n’a jamais comporté d’ex-libris.

Rennes-le-Château. Jacques Pradel vs Pierre Plantard et Jean-Pierre Deloux (mars 1982)

$
0
0

Emission réalisée en mars 1982 par Jacques Pradel. Rencontre avec Pierre Plantard et Jean-Pierre Deloux, au préalable de la publication de Deloux et  Brétigny : Rennes-le-Château, capitale secrète de l’Histoire de France. Il est aussi question de l‘Enigme sacrée parue quelques semaines plus tôt en Angleterre. On y retrouve tous les fondamentaux du mythe créé par Pierre Plantard et Philippe de Cherisey.
Pierre Plantard se défend d’appartenir à la lignée de Jésus, ainsi que les auteurs anglais, Baigent, Leigh et Lincoln le prétendent. En revanche, il confirme bien être le descendant des rois mérovingiens, principalement en droite ligne de Dagobert II.
De l’eau a passé sous les ponts depuis 35 ans…

VOIR

Vient de paraître : Benoît Jalabert “A Rennes-le-Château, vous marchez sur de l’or “. L’histoire vraie d’une fabuleuse légende

$
0
0

Vient de paraître
Benoît Jalabert :

“A Rennes-le-Château, vous marchez sur de l’or”. L’histoire vraie d’une fabuleuse légende.
Préfacé par Patrick Mensior
Avec des notes privées de Paul Saussez

Resté inédit depuis 2003, ce mémoire universitaire a été entièrement revu et réactualisé. Une bibliographie à jour en fait une publication à la pointe des dernières informations. Non pas une sempiternelle recension des mythes qui encombrent l’affaire de Rennes-le-Château, mais une exploration historique de l’histoire de cette ancienne place-forte, sans en exclure ses zones d’ombre. Bonus : grâce à des notes privées de M. Paul Saussez, nous en savons désormais davantage des recherches auxquelles il fut procédé en 2002-2003 par le professeur Eisenman, dans l’église de Rennes-le-Château, à la demande de M. Jean-François Lhuillier, alors maire de Rennes-le-Château. 

Rapport Cros. Un fait nouveau ! *

$
0
0

Il y a une semaine, j’ai mis en ligne un entretien que m’avait accordé M. l’abbé Mazières. Dans le fil de la discussion, il fut question du “Rapport Cros”. Mon interlocuteur citait un original qu’aurait détenu M. René Chésa, qui avait eu la malencontreuse idée de le prêter à Franck Marie. Ce que je ne savais pas, c’est qu’une photocopie avait été faite de ce document à l’intention de M. André Galaup. C’est ce que je découvre en consultant son site internet : En quête de vérité, Rennes-le-Château
 Et ce que souligne M. Galaup à ce sujet est sans ambiguïté :
Les travaux de l’ingénieur Ernest Cros, et les résultats de ses recherches, n’ont jamais été imprimés, seules quelques copies dactylographiées auraient été réalisées à  l’initiative de Mlle Octavie Lassale, belle-sœur de M. Cros après la mort de ce dernier en 1946. La copie présentée est celle de M. René Chésa, ancien membre de la Société des Arts et Sciences de Carcassonne, éminent spécialiste de l’Histoire de Rennes-le-Château.  (Ces copies, qui, en 1962, soulevèrent des questions ne sont  peut-être pas des preuves d’authenticité, mais elles font partie de l’épais dossier d’archives de l’affaire Rennes-le-Château).
Je ne vois pas trop comment on pourra soutenir après cela que M. l’abbé Mazières fut le rédacteur de ce “Rapport”. A moins de convenir que René Chésa  fait, lui aussi, partie de cette “fine équipe” dont on se gargarise dans certaines sphères castelrennaise

* Michel Vallet, depuis la pénombre de son garage…

 

 

 

 


2002-2003, “Echographie” dans l’église de Rennes-le-Château, d’après des notes de M. Paul Saussez

$
0
0

En dernière partie du livre de Benoît Jalabert, “A Rennes-le-Château, Vous marchez sur de l’or”. L’histoire vraie d’une fabuleuse légende (Pégase, éd.), qui sera disponible dans les librairies de Rennes-le-Château dès ce samedi 27 juillet, on trouvera un long exposé à propos des sondages “échographiques” auxquels il fut procédé en 2002 et 2003 dans l’église de Rennes-le-Château par l’équipe du professeur Eisenman. Ce  texte, rédigé d’après des notes inédites de M. Paul Saussez, architecte, est accompagné de schémas de sondages et de clichés exclusifs de l’équipe américaine procédant aux recherches.

 

Rappelons que ce livre est préfacé par Patrick Mensior

Rennes-le-Château : Saunière, roublard ou bordeline ?

$
0
0

Vient de paraître ce n° de FEMME ACTUELLE, Jeux-Histoire, n° 9, juillet-août 2019, qui consacre deux pages ( pp. 36-37) à l’énigme de l’abbé Saunière. Dommage que l’auteur de cet article, Luc Mary, ait une vision un brin pessimiste de cette affaire et fasse passer notre Curé pour un personnage roublard et quelque peu borderline. Quelque peu déloyal également d’associer cet article à un livre du signataire de cet article paru sous le titre : “Mensonges les plus incroyables de l’Histoire illustrés”. C’est pas terrible comme proximité.

Rennes-le-Château : Lerville & Vilcoq au chevet du Grand Parchemin

$
0
0

 

A l’occasion de la présentation du logiciel de Mariano Tomatis relatif au décryptage du Grand Parchemin, voici deux documents restés dans les cartons, à l’époque où il était encore possible de rencontrer les protagonistes de cette affaire.
Dans son livre L’Or de Rennes, Gérard de Sède cite deux spécialistes du Chiffre auxquels il a eu recours : le commandant Edmond Lerville et Jacques Vilcoq (joaillier de profession).
Si, dans le livre, il fait cas des résultats que lui aurait communiqué le commandant Lerville, il ne dit rien du rôle joué par M. Vilcoq. Il se contente de le remercier pour son concours en tant que cryptologue.
En tout cas, dans la réponse qui m’est adressée, M. Vilcoq me fait une fin de non recevoir, considérant le problème réglé.
Quoiqu’il en soit, on est loin d’un Philippe de Cherisey farceur, mitonnant une bonne blague avec son compère Francis Blanche.

Rennes-le-Château. Table ronde en 1974 : J.P. Monteils, A. Chatillon & H. Buthion

$
0
0

Un soir d’été 1974, à l’occasion de la sortie du livre de Jean-Pierre Monteils, “Nouveaux trésors à Rennes-le-Château”, Table Ronde réunissant cet auteur, Alain Chatillon et Henri Buthion.
Enregistrement réalisé sur bande audio K7. Quelques lacunes, mais qui laissent un tout cohérent et suivi.

Jean-Pierre Monteils raconte en quelles circonstances il a connu l’affaire de Rennes et sa rencontre avec Georges Girard, qui lui a permis de prendre connaissance d’un millier de lettres dont beaucoup avaient été écrites par des sommités de l’occultisme à la fin du XIXe siècle.
Alain Chatillon développe longuement et aide à la compréhension de la fameuse formule : “Bergère, pas de tentation…“.
Enfin, M. Buthion milite pour un trésor découvert par Saunière dans son église, qu’il aurait ensuite remis à la famille des Habsbourg.                                                   VOIR

Charel *, Hercule ** & Arronax ***, les obsédés textuels

$
0
0

Je ne sais pas ce qui se passe depuis un mois, mais, apparemment, j’obsède ces messieurs. L’un comme l’autre n’ont pas assez de vocabulaire pour me vouer aux gémonies.
CHAREL cultive une telle haine à mon endroit qu’il ne comprend pas que je ne sois pas cloué plus souvent au pilori par la communauté des chercheurs.

En attendant, il fabule allègrement. Sans m’arrêter à l’accessoire, ce qu’il écrit à propos d’entretiens qu’aurait eu Didier Héricart de Thury avec Mgr Boyer est d’un grotesque assumé. Et ce n’est pas tout : prétendre que c’est Mgr Boyer qui a retranscrit le Grand Parchemin ! Cela tient au rang d’injure. 

 

HERCULE, dont je n’adhère pas nécessairement aux idées, tout en me qualifiant de collaborateur (du moment qu’il ne l’écrit pas avec un K), me voit volontiers perdu dans des compromissions, s’ajoutant à mon athéisme militant.

Quant à ARRONAX, sa vanité lui vaut de m’attaquer sur le plan moral et social. Je ne l’ai jamais rencontré et ne le souhaite pas. Mais, ses traits acerbes à mon égard lui vaut cordon sanitaire.

Je n’ai guère besoin d’investir dans ma publicité, ces messieurs font cela très bien. Qu’ils sachent seulement que désormais les archives s’ouvrent et, par la suite, il n’y aura pas que cela.
*    Franck Daffos
**   Raymond Sagarzazu
***  François Lange

Viewing all 112 articles
Browse latest View live