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Channel: Le trésor de Rennes-le-Chateau
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Une galéjade estivale. Qui se paye la tête d’Asmodée ?

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Asmodée St Michel Ter - CopieCe matin, visitant le site de la Gazette de Rennes-le-Château, je découvre une news à la Une selon laquelle un chercheur, bien connu des sphères castelrennaises, aurait retrouvé un diable identique à celui de Rennes-le-Château, dans une église d’Occitanie. Ce chercheur à un nom : Franck Daffos !
La nouvelle est longuement délayée par son éditeur marseillais Thierry Emmanuel Garnier, dans sa dernière Webzine Arqa. Cette découverte est à l’honneur avec toutes les circonvolutions oratoires dont il a le secret.

En ces temps de canicule persistante, il est dommage qu’il se soit mis les neurones en ébullition pour si peu. M. Garnier se serait-il renseigné auprès de chercheurs compétents, il eut appris que la trouvaille de son auteur-maison constituait un réchauffé peu consistant. La chose est, en effet, connue… depuis une bonne dizaine d’années.

Dans un premier temps, j’ai déploré que Franck Daffos n’ait pas révélé le nom de la commune où se situe l’église abritant cet autre Asmodée. Mais, à la réflexion, le sait-il, en réalité ?

Asmodée st Michel bisMon scoop à moi, c’est de préciser que la tête de diable mise en exergue est celle d’un démon terrassé par un saint Michel. Certes, dans le texte de Th. E. Garnier, il y aurait une allusion à ce sujet, mais pourquoi ne pas le dire franchement ? Qui plus est, pourquoi ne pas montrer la statue de l’ensemble en entier ?…
Après le méli-mélo de la photo de l’abbé Gazel, voici l’imbroglio de la tête d’Asmodée. A chacun d’en apprécier tout le sel.

Asmodée St Michel - Copie (2)                           Asmodée St Michel Ter - Copie - Copie                                                       Asmodée St Michel - Copie


La maison Giscard va retrouver sa vocation

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Maison giscard google 2Légué à la ville il y a 12 ans, par le dernier héritèrent d’une longue lignée d’artisans, ce lieu insolite va être restauré pour accueillir les ateliers terre de l’espace Croix-Baragnon.
Sur le toit du numéro 27 de la rue de la Colonne, à Toulouse, deux singes, l’un coiffé d’une casquette, l’autre d’un haut-de-forme, prennent la pose. Entre les deux, un fronton orné de rinceaux en feuilles d’acanthe révèle deux anges aux ailes déployées tenant une coquille avec, en son centre, un écusson frappé de la lettre G. G comme les quatre générations de Giscard qui se sont succédé à la tête de l’ancienne fabrique d’ornements d’architecture et de sculptures religieuses en terre cuite et qui avaient fait de la «maison aux singes», où ils résidaient, la vitrine de leur art depuis 1855. Une vitrine qui a surtout pris la poussière depuis 12 ans, après la mort en 2005, de Joseph Giscard, dernier de cette longue lignée d’artisans qui a légué une partie de la manufacture et le contenu des ateliers à la ville de Toulouse, à charge pour la collectivité d’en faire un lieu ouvert au public, dédié à la terre cuite. Mais voilà, Francis Grass l’adjoint à la culture au Capitole en convient. «Il aurait été trop coûteux de mener un tel projet au regard des normes de sécurité réglementaires. Et c’est là qu’a jailli l’idée. Pourquoi ne pas utiliser ce lieu historique dédié à la terre pour accueillir une partie des activités des ateliers de l’espace culturel Croix-Baragnon que la municipalité a décidé de vendre ? «C’est une vraie opportunité, conforme à l’esprit du legs et qui donne du sens à la restauration de la maison Giscard», note Francis Grass. En l’état des discussions avec les animateurs de la rue Croix-Baragnon, on s’orienterait donc vers une remise à neuf du bâtiment qui accueillerait, à terme, l‘atelier terre de l’espace culturel. «Ce ne sont pas des travaux gigantesques, mais il y a quand même du boulot, souligne Francis Grass, d’autant que tout est resté dans son jus». Pour l’heure, les services techniques de la ville de Toulouse planchent sur le projet. L’adjoint au maire espère pouvoir commencer le plus rapidement possible les travaux. Quant aux collections de statuaires qui dorment encore dans la maison Giscard, une autre idée a fait son chemin. Les exposer au château de Launaguet où officiait un certain Auguste Virebent. Dans ce fonds inestimable qui compterait quelque 50 000 pièces, se trouve d’ailleurs une partie des moules de la manufacture Virebent, dont Joseph Giscard, troisième du nom, avait fait l’acquisition en 1968, les sauvant d’une destruction certaine. «Il y a dans ce château des sous-sols superbes qui pourraient héberger une exposition permanente», plaide Francis Grass, qui a pris langue avec le maire de Launaguet, Michel Rougé. L’occasion de retisser un vrai lien historique.

Article paru dans la Dépêche du Midi  en date du 28 juin 2017


 

Rennes-le-Château : « le secret de l’abbé Saunière ». Une bande dessinée new look.

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BD RedimmenNouvelle version de l’emblématique bande dessinée de nos trois compères Antoine & Marcel Captier, et Michel Marrot. La première édition date de juin 1985. Au fil des rééditions, l’ouvrage s’est affiné. Cette fois encore, pour cette nouvelle édition, dont la parution coïncide avec la fête de sainte Marie-Madeleine, des modifications et des améliorations ont été apportées dans les dessins et les textes. En plus, d’une couverture illustrée recto-verso, un texte en bonus de 4 pages, intitulé : Les découvertes de l’abbé Saunière dans l’église de Rennes-le-Château, par Pierre Jarnac. Une surprise attend le lecteur !
Bien évidemment, cette publication est maintenant disponible au Domaine de l’abbé Saunière, mais aussi à Rennes-les-Bains, Couiza, Espéraza, Quillan, Saint-Paul de Fenouillet. Et bientôt, Cucugnan et Galamus, avant d’apparaître sur les sites de la FNAC et d’Amazon.fr

Pléthore de Fauteuils au pays des deux Rennes

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rudy-dans-le-fauteuilDepuis quelques temps, on n’en finit plus d’en retrouver dans le paysage de Rennes-le-Château/Rennes-les-Bains. C’est un peu le jeu des chaises musicales. Ici, le Fauteuil du Christ; là, celui du Diable ! Le premier, situé à la fontaine des Amours, baigné par la Sals, au sud de Rennes-les-Bains. Le deuxième, faisant office de vigie et surplombant le massif du Bézis, au sud du village d’Arques.         
Pour Rudy Jacquier, celui du Christ  trouve son modèle dans le tableau de Rennes-les-Bains, où l’on voit Jésus agonisant et pantelant à l’entrée d’une grotte. Il constitue un jalon d’un point déterminé situé sur le Serbaïrou. (Rudy, Rennes-le-Château, les sources, t. 1, 2016, p. 21).        
Quant au Fauteuil du Diable , situé à l’aplomb du Bézis, il constituerait une réplique de celui de la fontaine du Cercle, à Rennes-les-Bains. Il dominerait deux grottes superposées et reliées par une galerie plongeant à la verticale. (Jean-Pierre Garcia, Rennes-le-Château. La reine d’or… là où dort le divin, 2017, p. 227).      
fauteuil-christJean-Michel Pous, bien connu pour ses thèses audacieuses et son intrépidité caverneuse, n’hésite pas à attribuer à ces deux grottes le terme de « cave » et celui de « grenier », selon la disposition de l’une par rapport à l’autre. Il fait ainsi allusion à un dit que l’on raconte au sujet d’un menhir situé sur la commune de Peyrolles, aux Pontils. Une tradition prétendrait que de cette pierre levée des Pontils, on voit les caves et les greniers du roi. C’est assez faire écho à une bien mystérieuse pierre tombale sur laquelle on aurait pu lire : REDDIS REGIS – CELLIS ARCIS. Traduction : A Rennes royale, dans les caves de la forteresse. La Rennes en question, c’est évidemment Rennes-le-Château !

PHOTOS : Rudy Jacquier & Jean-Michel Pous

En quête de Nicolas Poussin. Voyage au pays des Pommes.

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Tiers tableauC’est tout récemment que j’ai découvert l’existence d’un ouvrage coécrit par Alain Gros et Robert Tiers, paru en 2015, ayant pour titre  : En quête de Nicolas Poussin ou les tribulations d’un amateur d’art dans le monde des experts, éditions Jean-Michel Place.
Dans cette publication, Alain Gros, historien de l’Art, fait la part belle à Robert Tiers en lui laissant volontiers la parole. Robert Tiers est passablement connu des candidats à la course aux trésors de Rennes-le-Château. Depuis une quarantaine d’années, ce tapissier-décorateur d’Avignon, marchand de tableaux à ses heures, se démène pour faire reconnaître par le Louvre un tableau du XVIIe siècle, qu’il attribue au prestigieux maître classique français, Nicolas Poussin  !

Ce tableau, représentant un paysage, Robert Tiers l’a acquis pour neuf mille francs, en novembre 1975, lors d’un salon des Antiquaires à Toulouse. Il avait été subjugué par son étonnante luminosité. Présenté dans un cadre doré à palmettes du premier Empire, il a pour format : 74.5 cm de haut sur 99 cm de large. Au bas de la toile, il distingue une signature : N. Pouffin. Serait-ce un authentique tableau de Nicolas Poussin ?
D’abord incrédule, il se promet de faire sa petite enquête.
De retour à Avignon, il montre sa trouvaille au conservateur du Musée Calvet. l’homme est dubitatif, mais il avertit les services du Louvre. Si bien que, quelques jours plus tard, Robert Tiers reçoit la visite de Michel Laclotte, directeur du Musée du Louvre, et de son conservateur en chef, Pierre Rosenberg. Rien en se décide lors de cette visite, ni authentification ni offre de prix.
Toutefois, une semaine plus tard, un mandataire du Louvre offre à Robert Tiers dix mille francs pour cette oeuvre secondaire. Il s’agirait en fait d’un paysage peint par Francisque Millet (1642-1679), « suiveur de Poussin ».
Refusant l’offre qui lui est faite, Robert Tiers n’en continue pas moins son enquête.
En examinant le tableau, il aperçoit en son centre, le monogramme GD, peint en trompe-l’oeil, qui serait les initiales de Gaspard Tiers bisDughet. Or, Nicolas Poussin avait épousé en août 1630, une demoiselle Anne-Marie Dughet, dont le frère, Gaspard, devint un de ses élèves, à Rome.
Voyage à Rome en juillet 1976 où Robert Tiers, en compagnie de son fils, traque tous les Dughet qu’il peut trouver dans les église de la Ville Eternelle. Il en revient peu convaincu.
Nouveau voyage à Rome deux mois plus tard où, cette fois, il est reçu par le professeur Del Ré, conservateur des archives du Vatican. Cela lui permet d’avoir une meilleure approche de l’oeuvre de Poussin. Sur recommandation, il peut rencontrer les  spécialistes de l’oeuvre du peintre français en poste à Rome.
De retour en France, – et grâce aux recherches de Mme Françoise Gaspari, chartiste attachée au CNRS, il apprend que son tableau faisait probablement partie de la collection du cardinal Joachim de Bernis, archevêque d’Albi (1764-1769) A la Révolution, sa collection de tableaux fut dispersée. Certains finirent au Louvre; d’autres, au musée des Augustins de Toulouse. Quelques-uns encore , furent récupérés par des familles. A remarquer, selon cette spécialiste, que le cardinal affectionnait les vues de Rome et singulièrement les paysages des bords du Tibre représentant des collines, des ruines et des horizons.
En février 1977, Robert Tiers rencontre le professeur Jacques Thuillier, grand spécialiste de l’oeuvre de Nicolas Poussin. L’ektachrome à la main, l’expert signale alors que dans son Classique de l’art sur Nicolas Poussin, p. 240, il faisait déjà observer qu’en 1661, le vieux peintre avait offert à son ami Charles le Brun, un tableau représentant un paysage. Or, cette toile, on en avait perdu la trace !
Plus exactement, par défaut, on supposait que ce tableau était celui figurant dans les collections du musée du château de Chantilly…
A force de scruter ce tableau, Robert Tiers se persuada d’y reconnaître, mêlé au paysage, l’emblème royal des Mérovingiens; ainsi que celui des Bourbons. Enfin, il distinguait nettement un écureuil qui semblait veiller sur un trésor.
Bien que tous les ingrédients soient réunis (Dagobert II, Louis XIV et « les Bergers d’Arcadie », Nicolas Fouquet), Robert Tiers ignorait tout des mystères de Rennes-le-Château.
Ce n’est qu’en septembre 1990, dans le cadre de son travail de marchand de tableaux, de passage à Paris pour faire expertiser une toile de Cézanne, qu’il montra de nouveau l’ektachrome à son interlocuteur, M. Dussault. A la vue de ce cliché, l’homme s’exclama : C’est Rennes-le-Château !
Et M. Dussault de lui parler de Charles Le Brun, dont le tableau est évoqué chez deux auteurs : André Félibien, en 1684; Florent le Comet, en 1699.
Dans ses Entretiens, André Félibien souligne que Poussin fit  sur la fin de sa vie trois tableaux : Une Fuite en Egypte par Mme de Chantelou; une Samaritaine, pour son époux; enfin, un paysage pour Charles Le Brun. Quant à Le Comte, dans son Traité de peinture, il évoque un tableau peint par Poussin pour Le Brun, vers 1656-1659. « Il fit un paysage dont le lointain est si beau, insiste-t-il, si bien représenté, qu’il y fait paraître plus de lieues de chemin qu’on ne pouvait en parcourir en un jour. »
Une question s’impose désormais : quel fut le parcours de ce tableau, depuis Le Brun jusqu’au moment où Robert Tiers l’acheta à Toulouse ?
Il ne le saura que fragmentairement. Rien entre Le Brun et l’archevêque d’Albi, mais ensuite le tableau fait un séjour au château d’Esparbès, dans le Gers, avant d’orner le salon de la maison aux arcades à Marciac (Gers) Puis, il tombe dans la succession d’un menuisier de Pau, qui le revendra à un antiquaire de Béziers. C’est un médecin qui le rachètera et dont la veuve le cédera à son tour au brocanteur qui, lui-même, le cédera – enfin ! – à Robert Tiers.
A noter que Charles Le Brun était originaire de Pau. Donc le tableau, pendant trois siècles, n’avait guère quitté le Sud-Ouest de la France. 
TioRestait encore à Robert Tiers d’identifier de quel paysage précis des parages de Rennes-le-Château le tableau est la représentation. 
En novembre 1991, depuis Espéraza, empruntant le chemin du Poux, jusque au-dessus du cimetière et se positionnant au lieu dit « Le Cazal », il a devant lui la topographie  exacte restituée par Nicolas Poussin. D’après Robert Tiers, pas de doute ! Sous ses yeux s’offre à lui le « pays des pommes », décrit par Jean Loret, un nouvelliste du XVIIe siècle, dont la chronique, en date du 8 et 15 novembre 1659, plus connue sous le générique de Muze historique, place en ce lieu un trésor fabuleux, d’origine antique, enfoui dans les méandres d’un effroyable labyrinthe.

Ph. Jean Brunelin

Références : Jean Loret, la Muze historique, t. III (1659-1662), éd. 1878, p. 125-126 (vers. 210-280 + p. 128, vers. 175- 270

NB. Rappelons que c’est chez Jean Loret que Robert Tiers retrouva également l’écho d’une certaine « pluie d’or » survenue en septembre 1661, quelque part dans le diocèse d’Alet  et du procès qui s’ensuivit entre l’évêque diocésain, Mgr Nicolas Pavillon, et le hobereau dont dépendait  la terre en question. (t. III, p. 408, vers. 265-290; p. 420, vers. 55-95).

 

Juin 1940, Gisors sous les bombes

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CCF08082017_00004Petite infidélité à notre histoire fétiche, l’occasion de voir Gisors sous un jour inhabituel, bien que tragique. Gisors, c’est le trésor des Templiers, La crypte de Roger Lhomoy. Gisors, c’est le miroir de Rennes-le-Château, tel que définit par Pierre Plantard. Mais Gisors, c’est une ville carrefour, convoitée par les Capétiens au détriment des Plantagenet. Une ville chargé d’histoire, qui mérite l’intérêt qu’on lui porte. Le 7 juin 1940, lors du blitzkrieg, l’agglomération fut bombardée. Les dégâts furent considérables. L’église brûla pendant trois jours… 

  vidéo comparative. 

Entretien avec Robert Tiers

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Il était une fois le monde. Project. Durée 56 : 15

« L’abbé, le diable et les chercheurs ». Projet participatif

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kiskis-1502377115-1502377124Le réalisateur et documentariste  Philippe Brunel prépare actuellement un DVD sur Rennes-le-Château. Néanmoins raconter une nouvelle fois l’aventure de l’abbé Saunière ou émettre des hypothèses sur la nature du trésor qu’il aurait trouvé ne sont pas ses objectifs. Il a préféré visualiser cette affaire au travers de ses chercheurs. Cette approche singulière et inhabituelle n’est pas sans surprises. Au détour de quelques séquences ou à l’énoncé de certains propos, on ne peut que rester en éveil pour peu que l’on ne soit pas blasé d’en apprendre des autres.

Pour mener à bien son projet, Philippe Brunel vous propose une participation en y souscrivant en toute garantie.
Si vous souhaitez vous renseigner sur cette réalisation et vous y associer, reportez-vous au lien suivant :
L’abbé , le diable et les chercheurs

Important : si l’objectif n’est pas atteint, la somme versée sera intégralement remboursée. L’espérance est d’atteindre 5000 €, mais à 3000 €  le projet sera concrétisé. En retour, chaque souscripteur recevra des avantages à hauteur de sa contribution. 

Pour plus amples renseignements n’hésitez pas à contacter Philippe Brunel  : philippe.brunel@gmail.com

L’abbé , le diable et les chercheurs, est un documentaire sur l’affaire du trésor de Rennes-le-Château et de sa communauté de chercheurs. Projet soutenu par la Gazette de Rennes-le-Château


1793. La destruction des archives de la Cité de Carcassonne

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IMGLe souvenir de la destruction des archives de la Cité de Carcassonne, perpétrée le 20 novembre 1793, par le procédé d’un monstrueux autodafé orchestré par le Comité révolutionnaire, vient d’être rappelé par Martial Andrieu, dans son blog toujours si intéressant et pertinent : Musique et Patrimoine de Carcassonne
Il reprend les faits d’après le compte-rendu publié en son temps par Champollion-Figeac (1813-1894), lequel dans son Annuaire de l’archiviste retranscrit un procès-verbal rédigé et approuvé par ceux-là même qui ont commis cette infamie. Ce document, le voici :

Ce jourd’hui 30e brumaire l’an II de la République Française, une, indivisible, quatre heures après-midi, nous, Jean-Marie Guilhem, maire ; officiers municipaux ; procureur de la Commune et notables composant le Conseil Général de la Commune de Carcassonne-Cité, accompagnés du citoyen Charles Assumac, secrétaire-greffier de la Commune ; du citoyen Maguelonne Naucadéry, juge de paix du canton de Carcassonne-Cité ; au milieu du bataillon de la Garde Nationale de la dite Cité, commandé par le citoyen Loubet, drapeau flottant, et de la compagnie des Invalides ou Vétérans de la garnison de la dite Cité, commandée par le citoyen Girot, capitaine de la dite compagnie, nous nous sommes rendus sur la place de la Liberté, ci-devant Belle-vue, où nous avons fait apporter tous les titres, privilèges, immunités, accordés à la dite commune de la Cité, par nos ci-devant Rois, ou, pour mieux dire, tyrans qui insultaient l’égalité, ainsi que deux registres de reconnaissances consenties en 1781, par les habitants ou possesseurs de bien-fonds et maisons de la récente Commune, au ci-devant roi le guillotiné ; et, étant parvenus dans cet ordre sur la dite place de la Liberté, et après avoir fait trois fois le tour des papiers et du bois destiné à faire le feu de joie, le citoyen Guilhem, maire, deux officiers municipaux et le secrétaire-greffier y ont mis le feu aux quatre coins, au milieu des cris de : Vive la République, une, indivisible ! Vive la Liberté, L’Egalité ! Périssent les Tyrans !
Le feu ayant duré pendant une heure, les citoyens qui s’y étaient rendus en foule, le Conseil Général de la Commune, et tous les assistants, on, pendant ce temps, avec la joie la plus vive, chanté l’hymne des Marseillais, la Carmagnole et autres couplets patriotes. Le feu étant éteint et les papiers, parchemins, registres, etc… entièrement consumés, et après avoir, sur la porte (Porte Narbonnaise, NDLR) donné l’accolade fraternelle aux commandants du bataillon de la Garde Nationale et de la compagnie des Vétérans, sommes entrés dans la salle publique de la dite maison commune, où nous avons dressé le présente procès-verbal, le jour et an susdits.
Signés : A. Baux, officier municipal ; Guilhem, maire ; Mieux, officier municipal ; Jean Girot, officier municipal ; Valens, Assumac, secrétaire-greffier. 

Au lendemain de cette funeste journée, on s’était aperçu que des parchemins et des manuscrits, emportés par le vent et qui avaient échappé aux  flammes,  avaient été récupérés par des badauds présents lors du brasier. Séance tenante, un arrêté municipal fut édicté, menaçant tout un chacun qui s’en serait rendu coupable d’être considéré comme « suspects ». On sait ce que cela voulait dire en cette période de Terreur !alaric II

Pourquoi porter l’accent sur cet épisode particulièrement lamentable ? C’est que dans ce vaste chartrier se trouvait d’authentiques documents wisigoths. 
Dans le Dictionnaire historique de Moréri, édition de 1759, à l’article « Carcassonne », on peut lire ceci :
 » On voit dans la Cité, un château assez fort où l’on conserve des actes très anciens et d’une écriture particulière, sur des écorces d’arbres et sur de la toile, dont il y en a plusieurs qu’on croit y avoir été apportés par les Wisigoths après la prise de Rome. »
Ce fait est confirmé par l’érudit  Cros-Mayrevieille, dans Les monuments de Carcassonne : 
 » Voici ce qu’on dit dans un mémoire déposé dans les Archives du génie militaire de Perpignan. – Les Goths apportèrent dans la Cité de Carcassonne des actes très anciens et d’une écriture particulière sur des écorces d’arbre et sur de la toile qu’on conserve avec soin dans les archives. »

Ref. : Descadeillas (René) Carcassonne, p. 38, 1972. 

Florence Taveau ≈ Découverte d’un tombeau à Rennes-le-Château

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IMG_0001Cet ouvrage fait partie d’une série de petits livres * que l’auteure semble écrire plus vite que son éditeur ne les publient. Malheureusement, cette prolixité s’accompagne d’une absence de méthode et d’une indifférence à la pédagogie. A leur lecture, il semble que Florence Taveau soit dominée par une sorte d’écriture automatique. 
Dès la première page, elle enfourche son dada favori : Rennes-le-Château et ses mystères, l’ésotérisme prégnant et les sociétés secrètes. 
Douée d’omniscience, elle devise sur tout. Rien ne lui échappe, ni le livre rare qu’il faut avoir lu ni le bulletin de salaire du concierge de la Grande Loge de France…
Elle construit son récit comme cette chanson constituée de jeux de mots : cheval de course, course à pied, pied à terre, terre de Feu, etc… Cette promptitude qu’elle a choisi pour « emmener » le lecteur, empêche celui-ci de porter réflexion sur des à-peu près historiques, des allusions à l’emporte-pièce. 
Ici, elle atteste de l’existence d’une correspondance entre Emma Calvé et l’abbé Saunière (p. 36), d’un lien ténu entre le Tchèque Alfons Mucha et le curé de Rennes (p. 45). De la présence du Graal dans le Razès (p. 31), auquel s’ajouterait l’Arche d’Alliance (p. 29), à moins qu’il ne s’agisse de la décoration rosicrucienne de l’église de Rennes-le-Château (p. 42) !
Je ne dis pas qu’il n’y ait rien à garder, ici ou là, dans l’un ou l’autre des ouvrages de Florence Taveau, mais tout cela est brouillon, sans chronologie,  épars et immodeste. Il est horripilant de voir l’auteure se targuer de tel document ou livre sans le montrer ni en fournir les références précises. Lorsqu’on s’engage, en histoire, en littérature ou tout autre domaine, on s’implique. Sinon, le miroir aux alouettes risque de se briser !

  • L’Eveillée ou les trois petites Lumières d’Orient en terre d’Atlantide et de Rhedae (novembre 2015); 
  • Découverte d’un tombeau à Rennes-le-Château (décembre 2015);
  • Quand le mystérieux Prieuré de Sion s’invite à Rennes-le-Château (février 2016); 
  • Mise en lumière sur les mystères des abbés Boudet et Saunière (juin 2016); 
  • L’extraordinaire secret des abbés Boudet et Saunière (février 2017). 

 

Si Karl Zero était l’abbé Saunière

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Festival du film insolite de Rennes-le-château, 2017 (3e année). Chronique de Karl Zéro.
Durée : 04 : 26

Gérard de Sède. « Pourquoi, je ne suis pas Franc-Maçon ? »

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G de Sède Montségur

                                                                                 De gauche à  droite :
                                                         Raymonde Reznikov, Sophie de Sède, Gérard de Sède.

≈     ≈     ≈

En juillet 1991, Gérard de Sède, de passage à Montségur, à l’invitation de Mme Raymonde Reznikov († février 2015), qui tenait alors la librairie Au coin du temps, se prêta volontiers, devant un auditoire averti et captivé, à un exercice pour lequel il ne manquait pas d’habilité. Cette fois, son propos portait sur un point de vue personnel, répondant à une question qui lui était souvent posée : Pourquoi je ne suis pas Franc-Maçon ?
Toujours serviable, Gérard de Sède avait remis à ses hôtes une transcription de son intervention. Ce texte subsiste encore sur le blog de Mme Reznikov. Il nous paraît opportun et d’un intérêt certain de le reproduire à notre tour. Authenticité garantie.

 

∞  Pythagore est selon moi un beau type d’homme complet. Il ne fut pas seulement le mathématicien et le philosophe que chacun connaît : il fut aussi un grand sportif qui, dès l’âge de 16 ans, remporta l’épreuve de lutte aux Olympiades ; enfin, tout comme Platon et Aristote après lui, il compris la place centrale de la politique, au sens noble du terme, et se proposait d’établir une société égalitaire fondée sur des principes scientifiques, ambition qui n’a rien perdu de sa valeur de nos jours.

Les disciples de Pythagore fondèrent d’ailleurs une secte philosophico-politique qui prit même le pouvoir en Sicile pendant quelques années. Seulement, voilà : les disciples des plus grands hommes sont souvent des épigones qui rabougrissent la pensée de leur maître de façon sectaire. Les Pythagoriciens dont je vous parle professaient qu’il n’existe que des nombres entiers, et tiraient de cette opinion la conclusion que le monde est composé d’un nombre entier d’atomes. Si certains d’entre eux avaient des doutes, ils devaient se garder de les exprimer car la philosophie de la secte, base de son pouvoir politique, ne devait à aucun prix paraître ébranlée. Or il arriva un jour que le Pythagoricien Hippase de Métaponte démontra que √2 n’était pas un nombre entier, ni même un nombre rationnel. Il fit pire : il divulgua la chose. Du coup, accusé de trahison, il fut condamné à mort par ses pairs et noyé. Comme quoi l’invention du consensus ne date pas d’hier.
Nul n’est parfait. Pour ma part, j’ai été élevé dans une famille pour laquelle tous les malheurs de la France – et même du monde entier – venaient des Communistes, des Juifs et des Francs-Maçons. On ajoutait que, du reste, les plus nuisibles de ces personnages étaient à la fois Francs-Maçons, Juifs et Communistes.

Comment reconnaître ces monstres ?
C’était bien simple. Les Communistes, également appelés Bolchéviks tenaient un couteau entre les dents. Les pauvres, cela ne devait pas être commode, surtout pendant les repas. De ceux-là, je n’en vis jamais aucun.
Les Juifs étaient avares et avaient le nez crochu. Une de mes tantes correspondait exactement à cette description, mais on m’apprit qu’elle n’était pas Juive. Comment s’y retrouver ?
Quant aux Francs-Maçons, on les reconnaissait à ceci qu’en vous serrant la main, il vous la grattaient. Je pensais que c’était une coutume bizarre, mais somme toute bien inoffensive : quand on a 7 ou 8 ans, on ne manque pas de bon sens.
Pourtant les Francs-Maçons gardaient pour moi un certain mystère. Mais un jour, j’appris que le brave boulanger du quartier chez qui j’allais chaque jour chercher le pain en était un et ne s’en cachait pas trop. Voilà qui banalisa la Franc-Maçonnerie à mes yeux d’enfant, et qui lui retira du même coup son pouvoir de fascination, son bon goût de fruit défendu.
Quelques années plus tard, j’entendis beaucoup parler de la Franc-maçonnerie politicienne. C’était au milieu des années trente, au moment de la fameuse affaire Stavisky. Le parti radical, qui était alors en France l’épine dorsale de tous les gouvernements et le bras politique du Grand Orient, y avait trempé plus qu’un doigt, ce qui n’était guère à son honneur.
Mais en 1940, il y eut le régime de Vichy ; il représentait à la perfection tout ce dont j’avais horreur, et voilà qu’il persécutait à la fois les Communistes, les Juifs et les Francs-Maçons. J’étais devenu un jeune homme au tempérament plutôt rebelle et prêt à me ranger systématiquement du côté opposé à celui des argousins. C’est à dire du côté des trois croquemitaines de mon enfance.
Cela va peut-être vous étonner, mais c’est l’intérêt pour l’archéologie, et plus précisément pour les cathédrales, qui m’a amené à me pencher pour la première fois sérieusement sur la Franc-Maçonnerie. C’est un biais bien particulier, j’en conviens, pour aborder une si vaste question.
C’était au début des années soixante. Je venais de lire l’ouvrage de Matyla Ghyka « Le nombre d’or », remarquable histoire du cheminement des idées pythagoriciennes à travers les âges. Je lus ensuite les deux ouvrages du mystérieux Fulcanelli (pas si mystérieux qu’on le croit car ce pseudonyme cachait en effet le dessinateur Julien Champagne). Ces lectures me firent découvrir, d’une manière générale que l’ésotérisme est un fait de culture commun à des civilisations très diverses dans l’espace et le temps, et plus particulièrement que l’architecture et la statuaire gothique étaient porteuses d’un symbolisme touffu. Il y avait là matière à des investigations passionnantes.
De là, je passai tout naturellement à la lecture du livre de Paul Naudon sur Les origines religieuses et corporatives de la Franc-maçonnerie, puis à celle de La symbolique maçonnique de Jules Boucher. Ainsi l’histoire des corporations de bâtisseurs, maçons et tailleurs de pierre me mena, de manière bien logique, à celle de la maçonnerie spéculative. Vue de près, cette histoire est un vrai dédale où l’on se perd un peu, mais c’est aussi une histoire pleine d’intérêt. Je la considère pour ma part comme un chapitre particulier de l’histoire des religions. Seulement voilà, il n’est nul besoin d’être croyant pour étudier l’histoire des religions. Je dirai plus : l’étude de cette histoire agit en général comme un dissolvant sur la croyance.
Le résultat de mes lectures maçonniques et para-maçonniques des années soixante me conduisit à trois constatations essentielles :
Primo, la Franc-maçonnerie spéculative n’est pas née du néant ; elle présente une incontestable continuité avec certaines corporations opératives ; l’on peut du reste repérer la période de transition où celles-ci et celles-là sont encore étroitement imbriquées.
Secundo, la Maçonnerie spéculative est ainsi en possession d’un certain patrimoine symbolique tout comme les diverses églises, même si, tout comme celles-ci, elle laisse souvent ce patrimoine en friche au profit d’objectifs temporels.
En dernier lieu, et ici encore tout comme n’importe quelle religion, la franc-maçonnerie est une institution extrêmement hétérogène au sein de laquelle cohabitent tant bien que mal – et souvent plutôt mal que bien – les tendances, opinions, idéologies les plus diverses, voire les plus opposées. Je reviendrai bientôt sur ce dernier point.

Symbolisme
Je viens de prononcer, en passant, le mot « symbolisme ». C’est un mot capital car la capacité de produire des symboles n’appartient qu’à l’espèce humaine. Dire que le propre de l’espèce humaine est le langage n’est pas tout à fait exact. En effet, nous le savons aujourd’hui, tous les animaux, même inférieurs, possèdent un langage plus ou moins riche. Mais, comme l’a écrit Jacques Monod dans son beau livre Le hasard et la nécessité. « L’espèce humaine est la seule dans la biosphère à utiliser un système logique de communication symbolique ».
Les symboles peuplent non seulement la part intellectuelle, consciente et diurne de nos activités (sous forme des lettres, des chiffres, des notes de musique, d’emblèmes etc.) mais encore la part affective, inconsciente et nocturne de l’être humain ; le mode de fonctionnement de notre imagination est symbolique, et la psychanalyse a même surabondamment démontré que c’est autour d’un système de symboles que se constitue, tout au cours de la vie, notre personnalité. L’étude du symbolisme sous toutes ses formes est donc essentielle à notre compréhension du monde et des rapports que nous entretenons avec lui.
Mais attention ! Il y a deux manières de concevoir le symbole. La première, qui est celle de Platon et que j’appellerai idéaliste, soutient que les symboles renvoient à des archétypes, c’est à dire à des essences éternelles que notre intellect ne peut appréhender. La seconde, qui est celle de Freud et que j’appellerai matérialiste, consiste au contraire à chercher les éléments constitutifs du symbole dans la réalité concrète, c’est à dire, en l’occurrence, au plus profond du psychisme, dans l’inconscient.
Prenons un exemple : celui des mythes relatifs à la naissance des dieux et des héros. Pallas sortie du crâne de Zeus, Jésus conçu par l’opération du saint esprit, etc.. On peut considérer avec le Platonicien que ces mythes symbolisent l’origine divine de la Sagesse. Mais on peut aussi considérer avec le Freudien qu’ils résultent d’une censure psychique qui a épuré l’accouchement de son contexte sexuel, à la manière des parents qui racontent à leurs enfants que les bébés naissent dans les choux parce qu’ils jugent cela moins « inconvenant » !
Ces deux approches supposent deux philosophies radicalement différentes, mais elles ont portant un point commun : en effet, l’une et l’autre estiment que le symbole renvoie à « quelque chose » qui ne peut être saisi directement. Dans l’approche idéaliste parce que ce « quelque chose », situé dans le monde supérieur des essences pures, est insaisissable par sa nature même ; dans l’approche matérialiste parce que ce « quelque chose », situé dans le fin fonds du psychisme, a été placé hors d’atteinte de notre compréhension directe par suite d’un refoulement.
La conséquence de ce qui précède, c’est que, aussi bien pour l’idéaliste que pour le matérialiste, le sens des symboles ne peut être qu’au terme d’une initiation, c’est à dire d’une expérience vécue cathartique – autrement dit purificatrice – , expérience qui, de l’extérieur, peut être décrite mais non pas communiquée.
Mais ici encore, attention ! Pour le Platonicien idéaliste, cette initiation introduit celui qui la reçoit dans le domaine mystique du sacré, de la contemplation des essences, tandis que pour le Freudien matérialiste, au contraire, la relation de type initiatique qui s’institue entre l’analyste et l’analysant conduit à une désacralisation puisqu’elle dissout les symboles, mythes et phantasmes en leurs éléments constitutifs.
Toutes les initiations de type religieux relèvent du modèle idéaliste et, si peu qualifié que je sois pour en parler, je pense que l’initiation maçonnique relève aussi de ce modèle et non pas du modèle psychanalytique.

Franc-Maçonnerie
Quand je discute de toutes ces questions avec des amis Maçons, la plupart me disent : « Au fond, tu es un maçon sans tablier et nous ne comprenons pas bien les raisons qui t’empêchent de sauter le pas et d’aller frapper à notre porte ».
En réalité, les raisons pour lesquelles, tout en respectant profondément ceux qui vivent avec sincérité la morale maçonnique, je ne suis pas entré en maçonnerie sont nombreuses et diverses.
Commençons par les raisons d’ordre philosophique. La première d’entre elles est que l’athéisme fait partie intégrante de ma conception matérialiste du monde, et aussi, je dirai presque et surtout, de ma morale. Je récuse absolument toute notion de transcendance et je fais mienne l’admirable formule de Paul Eluard : « Il y a un autre monde, mais il est dans celui-ci ».
Vous allez me dire : « Mais il y a le Grand Orient qui est officiellement agnostique depuis 1876 ».
Avec ou sans Grand Architecte de l’Univers à la clé (de voûte !), la Franc-maçonnerie dans son ensemble est une institution spiritualiste. Comme l’écrit le Frère Gaston Martin dans son Manuel d’histoire de la franc-maçonnerie française : « La primauté de l’esprit est l’essence même de l’Ordre ». En ce sens, tout comme à son origine, la Franc-maçonnerie, avec sa distinction du sacré et du profane, ses rituels, ses formules et sa liturgie, est une institution de type religieux. Ce n’est point par hasard si aujourd’hui une partie de la Maçonnerie et une partie des Eglises, passant l’éponge sur leurs querelles passées, se proposent de faire front en commun contre le matérialisme athée, et si certains milieux religieux réservent même une place à la Maçonnerie dans leur stratégie oecuméniste de reconquête des esprits. Que tel ou tel d’entre les Maçons soit, à titre personnel, athée ne change rien, selon moi, à cet état de fait. Il me semble seulement que ces Maçons-là ne vont pas jusqu’au bout de leur logique. En tant que matérialiste, voilà donc déjà une raison philosophique fondamentale qui me tient éloigné de la Franc-maçonnerie.
Pour rester sur le plan philosophique, je pourrais ajouter qu’il existe à mes yeux une contradiction interne dans l’idéologie maçonnique. Cette contradiction est celle qui tente de faire coexister le rationalisme d’une part et le mysticisme de l’autre. Elle remonte à Platon, elle est caractéristique de la Renaissance et d’un certain XVIIIème siècle, mais elle me semble tout à fait incompatible avec la pensée de notre époque.Et puis, il y a des raisons d’une autre nature.

Si la Franc-Maçonnerie n’est pas, comme le prétendent ses ennemis, une société secrète, puisqu’elle a pignon sur rue, c’est néanmoins une société à secret. Celui qui entre en Maçonnerie doit s’engager, si je ne me trompe, à respecter le secret maçonnique alors qu’il n’en connaît pas encore la nature. On lui demande ainsi, en quelque sorte, de signer un chèque en blanc et d’aliéner ainsi par avance sa liberté de choix, ce qui ne me paraît pas admissible.
Autre chose qui ne me convient pas du tout dans la Franc-Maçonnerie est la discrimination à l’encontre des femmes. Bien entendu, je n’ignore pas qu’il existe une obédience féminine ainsi que des loges mixtes mais, du moins à ma connaissance, la Franc-Maçonnerie reste pour l’essentiel une société d’hommes.
Où est la logique dans cette carence puisqu’on admet que les femmes sont aptes à recevoir l’initiation ? En réalité, cette misogynie inavouée rappelle beaucoup celles des Eglises qui s’obstinent à refuser aux femmes l’accès au sacerdoce alors que les religions antiques le leur accordaient et que les Eglises protestantes, de nos jours, commencent à faire de même. Cette analogie de comportement envers les femmes avec les Eglises les plus figées cadre mal avec l’idéologie du progrès dont se réclame la Maçonnerie.
Il y a encore une autre raison, une raison de fond, très sérieuse, qui me tient éloigné de la Maçonnerie. Comme je l’ai dit, la Maçonnerie est un vaste univers composée d’obédiences très diverses et d’éléments très hétérogènes. En cela aussi, elle rappelle l’église catholique dans laquelle on rencontre à une extrémité les partisans de Monseigneur Lefèvre et à l’autre extrémité les prêtres guerilleros d’Amérique latine.
Je sais bien que, comme l’a dit un poète, « l’ennui naquit un jour de l’uniformité » et que tout groupe humain s’enrichit de ses différences ; je suis d’avis qu’il faut être disponible pour le dialogue et l’échange d’idée. Mais en ouvrant trop largement les portes, on court un grand risque : celui de ne plus trouver entre les membres du groupe que le plus petit commun dénominateur, celui de ne pouvoir se mettre d’accord que sur les principes tellement généraux qu’ils se vident de toute substance, sur des formules tellement vagues qu’elles n’engagent plus à rien dans la pratique, sur ces bonnes intentions dont l’enfer est, dit-on, pavé et qui ne sont d’aucun effet. A vouloir marier la carpe et le lapin, que reste t’il du ciment intellectuel et moral qui permet les grandes actions concertées ? Tout juste une « soft ideology », un consensus mou, autant dire rien du tout.

Quelques exemples
Certes, au lendemain de la célébration tiède du bi-centenaire de la Grande Révolution française – dans laquelle la Franc-Maçonnerie joua un rôle important – la mode, y compris dans les pays de l’Est, est aujourd’hui à la remise en honneur de ce qu’on appelle les valeurs communes à toutes l’humanité : tolérance, règlement pacifique des conflits, respect mutuel, etc.. Grands mots qui sonnent bien du haut des tribunes, idées si nobles que personne ne s’élève contre elles, mais mots et idées qui partent en fumée lorsque surviennent les grandes épreuves.
Je vais prendre quelques exemples.
Quand une guerre éclate entre deux ou plusieurs nations, les Eglises ne changent rien à leur discours et continuent à déclamer « Tu ne tueras point », « Aimez-vous les uns les autres », « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté », etc.. Mais dans les faits, chaque Eglise nationale appelle ses ouailles au combat et bénit les canons en promettant : « Dieu est avec nous ». Les principes ne sont pas reniés : ils sont simplement mis de façon cynique entre parenthèses pendant toute la durée des hostilités. L’on précipite ainsi les croyants – et ceux qui ne le sont pas – les uns contre les autres. L’intérêt des Etats, ou même quelquefois seulement celui de la grande industrie et de la haute finance, l’emporte haut la main, à l’abri d’un discours humaniste qui sonne creux.
Autres exemples : en juillet 1936, dans les premiers jours du soulèvement fasciste, Diego Martinez Barrio, premier ministre de la République espagnole, qui était Maçon, se souvint que le général Mola, qui était alors le véritable chef du soulèvement, loin devant Franco, était Maçon lui aussi et qu’ils avaient tous les deux appartenu à la même Loge. Il téléphona donc à Mola, en tant que frère , en lui demandant de rechercher un compromis pour éviter au pays une cruelle guerre civile. Eh bien Mola l’envoya au diable. La fraternité maçonnique n’a pas pesé lourd devant l’affrontement de deux forces sociales opposées.
Robespierre, l’incorruptible, était Maçon, mais Joseph de Maistre le principal théoricien de la contre-révolution, l’était aussi.
En 1871, les Versaillais, parmi lesquels se trouvaient plusieurs Maçons, massacrèrent les Communards, parmi lesquels se trouvaient plusieurs autres.
Quand Hitler prit le pouvoir en Allemagne, rejeta la Franc-Maçonnerie dans l’illégalité et fit interner une grande quantité de Maçons, les Loges prussiennes ne lui présentèrent pas moins leurs services. Le frère Bordès, dignitaire des « Trois Globes » et le Grand Maître de l’obédience Royal d’York, écrivirent respectivement (et respectueusement) à Goering et à Goebbels pour leur proposer le soutien d’une Maçonnerie épurée des références hébraïques, reposant sur la mythologie nordique et « aryanisée ».
Beaucoup plus près de nous, Pinochet, reçu dans la Franc-Maçonnerie chilienne en 1941, Loge San Bernardo, n’a pas hésité à faire assassiner son Frère Salvador Allende par deux fois vénérable de la Loge Hiram 66.
Alors, si on me demande : « Ne seriez-vous pas fier d’être Franc-Maçon ? », je réponds : « Certes, je pourrais être fier d’appartenir au même Ordre que Mozart, Goethe, Henri Heine, Garibaldi, Allende, mais cet ordre est aussi celui de Mola, de Pinochet et de bien d’autres que je n’ai nulle envie d’appeler mes frères ».
Vous l’avez compris : une des raisons qui me tient éloigné de la Franc-Maçonnerie, c’est qu’elle est (pardonnez-moi si le mot est un peu brutal) un fourre-tout où l’on peut parfois faire de mauvaises rencontres.

Vatican connection
Ainsi, l’on ne saurait oublier que l’histoire de la Franc-Maçonnerie n’est pas seulement l’histoire de ses idées et de ses valeurs, mais qu’elle est aussi une histoire politique, qui reste en grande partie à écrire. Ceux qui se lanceront dans ce travail n’auront pas la partie belle car cette histoire est d’une déroutante complexité. Mais ce qui me paraît certain, c’est qu’il serait naïf de l’identifier purement et simplement avec celle des idées de progrès et de démocratie.
Je voudrais dire un dernier mot sur les relations entre la Franc-Maçonnerie et l’Eglise catholique. Depuis 1738, année où le pape Clément XII publia la première encyclique condamnant l’Ordre, le discours officiel de l’Eglise catholique contre la franc-Maçonnerie n’a pas changé.
Six autres papes ont confirmé la condamnation et sous le règne du pape actuel (Jean-Paul II) celle-ci fut encore réitérée en 1983 par le cardinal Ratzinger, qui dirige le « Saint Office » rebaptisé congrégation pour la doctrine de la foi.
Néanmoins, à l’abri de ce discours officiel, l’Eglise catholique a su mener un double jeu et, quand il s’agissait d’argent, faire alliance avec la Maçonnerie. Le secrétaire d’Etat de Léon XIII, le cardinal Rampolla était même, très probablement franc-maçon. Quand Pie XI, grâce aux fonds d’Etat versés au Vatican par Mussolini en vertu du Concordat, eut constitué un empire immobilier et chercha à doter le Saint Siège d’une structure financière propre, il fit appel au Franc-Maçon Nogara, vice-président de la Banque Commerciale. Et tout récemment encore, on a vu le fameux évêque Marcinkus, grand argentier américano-lithuanien du Vatican et Maçon, associer le banquier catholico-maçon Calvi, le banquier maffioso et Maçon Sindona, et le Grand Maître de la Loge P 2 Gelli dans les opérations frauduleuses et scandaleuses que l’on sait, qui entraînèrent la banqueroute de la Banque Ambrosiano contrôlée par le saint Siège, puis la mystérieuse liquidation de Calvi, trouvé pendu, très symboliquement, sous le pont des Frères Noirs à Londres.
Si j’ai fait cette longue parenthèse, c’est simplement pour rappeler que souvent, il y a une grande distance entre le discours « exotérique » et les pratiques occultes.
Je vous remercie d’avoir bien voulu m’écouter.
Gérard de Sède.

Novembre 1989 et juillet 1991

 

Aujols (Tarn) Un Chemin de Croix Giscard

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Aujols (lot)A l’occasion des Journées du Patrimoines, qui ont lieu ce week end, le 16 et 17 septembre, le quotidien la dépêche du Midi du 13 septembre signale que l’église paroissiale d’Aujols, dans le Tarn,  sera ouverte, à l’occasion de cette manifestation. Dans le cours de l’article, il est mentionné que le visiteur pourra y voir notamment « un remarquable Chemin de Croix réalisé par la maison Giscard, de Toulouse ».
En nous reportant à notre nomenclature, publiée en 2011, on trouve, effectivement, mention de ce Chemin de Croix : 
3 novembre 1897 – Commande M. l’abbé Roquestanières, curé d’Aujols (Tarn), par Concots, Chemin de Croix, sans cadre, hauteur des personnages 0.80 m environ, décoré, teinte ton pierre. Livré le 25 mai 1898. Prix : 2000 F

Si un internaute à l’occasion d’en photographier les 14 Stations ce w.e., nous serions heureux de disposer d’un jeu à titre personnel. 

Notre-Dame de Marceille. Une église devenue basilique

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ND MarceilleDans le 3e volume de Notre-Dame de France ou Histoire du culte de la Sainte-Vierge en France, publié en 1863 et rédigé par un curé anonyme de Saint-Sulpice, nous trouvons aux pages 318 à 324, des considérations sur l’intense dévotion dont Notre-Dame de Marceille, près de Limoux, fut l’objet au cours des siècles. Nous en reprenons quelques-unes : 

Confiée d’abord aux Bénédictins, en l’an 1011, cette église fut cédée, en 1207, aux Dominicains du monastère de Prouilhe. Vers la fin du XIVe siècle, aux Collégiens de Narbonne, société de prêtres chargés de l’enseignement de la ville métropolitaine. En 1551, aux consuls de Limoux ; en 1660, à l’archevêque de Narbonne. Enfin, en 1674, aux doctrinaires de Limoux, qui la gardèrent jusqu’en 1793. Vendue comme bien Nationale à la Révolution, elle fut achetée par quatre pieux acquéreurs, mais demeura fermée jusqu’au Consultat. Par la suite, ce sanctuaire retrouva sa vocation et l’on vint de toutes parts pour célébrer dans la ferveur la Vierge Noire qui en était le coeur.
Depuis lors, il y a, chaque année, un accroissement de la foule qui se presse autour de Notre-Dame de Marceille. En 1835, lorsque le choléra envahi l’Europe et désola Paris, toutes les paroisses voisines accoururent en procession auprès de la patronne de la contrée. Le deuxième dimanche de septembre  y compta plus de trente mille personnes. En 1855, lorsque le choléra reparut, il en vint plus de soixante mille ! Et c’est un fait constant que, parmi les pèlerinages du Midi de la France, celui de Notre-Dame de Marceille est un des plus fréquentés. Tous les prêtres des environs, quelquefois même ceux de l’extrémité du diocèse, y viennent offrir les saints mystères, et cND Marceille CPAontribuer par leur présence à la pompe des offices; de sorte  que, pendant tout le mois de septembre, où l’on peut gagner l’indulgence plénière accordée par Pie IX à tous ceux qui y communient, le saint sacrifice se renouvelle sans interruption, depuis cinq heures du matin jusqu’à midi, les communions y sont presque continuelles. Toutes ces considérations ont déterminées le Saint-Père à accorder à Notre-Dame de Marceille une distinction exceptionnelles, qui ne s’accorde qu’aux sanctuaire les plus illustres. Le 14 septembre 1862,  Mgr de la Bouillerie, évêque de Carcassonne, a couronné, au nom du vicaire de Jésus-Christ, la Vierge célèbre de Marceille, au milieu d’un grand concours de fidèles, saintement joyeux de la gloire nouvelle de leur patronne et de leur mère. 

La dalle de la marquise de Blanchefort et le musée du Dr Petit

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IMGDans un écho que j’ai ajouté en fin de volume, au livre de Michel Azens, Rennes-le-Château, Voyage au centre  de l’affaire (2014), j’expliquais en quelle circonstance et les raisons qui ont motivé le docteur Abel Petit, trésorier de la Société d’études scientifiques de l’Aude (S.E.S.A.), de faire retirer en 1905, du cimetière de Rennes-le-Château, la pierre tombale de la marquise d’Hautpoul de Blanchefort, décédée le 17 janvier 1781. 
En fait, ce botaniste émérite, qui avait aussi la marotte des vieilles pierres, voulait créer un musée lapidaire à Carcassonne. Mais sa mort, survenue le 19 août 1905, mit un terme à ce projet. 
Lorsque j’écrivais ces lignes voici trois ans, j’ignorais certaines choses qu’un récent article publié par Martial Andrieu, sur son blog « Musique et Patrimoine de Carcassonne », vient de mettre en lumière. 
En fait, il existait déjà un musée lapidaire à Carcassonne. Il avait été créé en 1869 par le marquis de la Jonquière, préfet de l’Aude, mais surtout par M. Jaubert, alors président de la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne. Il prit place dans une salle située rue de Verdun, au rez-de-chaussée de l’actuel musée des Beaux-Arts (même immeuble que la Bibliothèque Municipale dont René Descadeillas fut le conservateur). 
Les débuts furent laborieux. Qualifié de Musée archéologique, il semblait plus proche du bric-à-brac. En tout cas, il n’eut jamais les moyens de ses ambitions. 
En 1888, la mairie récupéra les locaux qu’elle voulait transformer en salles de classe. Les protestations de M. Dougados, président de la Société des arts et des sciences de Carcassonne ne durent d’aucun effet. 
Si bien que les collections d’antiques et les chapiteaux du haut Moyen-Age furent relégués dans les sous-sols de l’établissement. Du même coup, ils furent la proie de la poussière et de l’humidité au grand dam de Victor Gastilleur qui tentera, dès lors, de faire transférer cet ensemble dans une des tours de la Cité.
En février 1902, Abel Petit proposa, en assemblée de la S.E.S.A., la création d’un musée lapidaire, basé sur les « curiosités archéologiques et naturelles du département ». En procédant ainsi, le Dr. Petit faisait indéniablement abstraction de la collection déjà existante, mais surtout – on pourrait le croire, entendait concurrencer ouvertement les prérogatives de la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne. 
Il est à observer que ce sont là deux entités bien distinctes, puisque la première a été créée en 1836, alors que la seconde l’a été plus tardivement, en 1889. Courtoisement, on pourrait parler d’une certaine émulation entre ces deux institutions. 
Quoiqu’il en soit, la collection déjà créée végéta dans son purgatoire jusqu’en 1927, date à laquelle Pierre Embry,  conservateur des objets classés du département de l’Aude, parvint à imposer son transfert au château comtal de la Cité. Ce musée lapidaire existe encore aujourd’hui. 


Rennes-le-Château : La dernière Passion du Christ

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De Pierre Plantard au « Da Vinci Code »
Durée : 48 : 59

Aline Ximenès ≈ Etude de la biographie de Bérenger Saunière

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IMGQualifié d’étude biographique de Bérenger Saunière, curé de Rennes-le-Château, cet ouvrage serait le 2e volume d’une série de 4. Mais que les aficionados des mystères castelrennais se rassurent, c’est le seul de ce quatuor qui aborde l’affaire de Rennes-le-Château.
Il faut savoir que l’auteure est une psychanalyste, et c’est à travers le prisme de son cursus qu’elle explore les méandres de cette énigme.
On le découvre dès les premières pages, lorsqu’elle aborde le milieu familial dont est issu l’abbé Saunière. Elle met l’accent sur le fait que Bérenger, deuxième né, a pris la place de l’aîné suite à son décès une semaine après sa naissance. Puis, il perdit encore un autre frère, né en février 1859, qui ne vécut qu’un an. Egalement, deux soeurs cadettes disparaîtront en bas-âge, l’une à cinq mois, l’autre à une semaine.
L’auteure en tire de graves conclusions quant au mental psychique de Bérenger Saunière.
« La mère, Marguerite Saunière, aura quatre enfants en huit ans – dont la moitié meurt. L’impact psychologique ne peut être sans incidence pour elle et la famille »… Et de souligner la carence créée par la perte de l’aîné auquel on a substitué le jeune Bérenger. « Dans le contexte de la naissance définissant le « motif », l’enfant de remplacement, souligne Mme Aline Ximenès, a de grandes chances de partir dans la vie avec une problématique de « place » dans tous les domaines : familial, affectif, professionnel et social. » En deux mots, Bérenger Saunière avait l’impérieuse nécessité de s’affirmer socialement !
A l’exception de cette aparté, les digressions historiques ou les explications ésotérico-symboliques développés par l’auteure ne déparent pas à la littérature du genre.
Le voyage à Paris en 1891, la problématique du N inversé, les deux enfants Jésus de l’église de Rennes-le-Château, Emma Calvé comme égérie. Mais également la photos des cinq curés « initiés » (Mallot, Bérenger et Alfred Saunière, Gélis et Boudet), jusqu’à l’ex libri attribué à Saunière et représentant quatre anges entourant le sceau de Salomon.
Pour l’auteure, le trésor existe. Mais, on ne peut le retrouver qu’au terme d’un « travail intérieur ». « Il faut s’intéresser à Saunière, appréhender son individualité, devenir en quelque sorte son sincère disciple pour être inspiré et guidé par lui en esprit »…
Et d’ajouter cette note affective : « Sur le plan temporel, il avait perdu sa place de curé à Rennes-le-Château. Mais sur le plan intemporel, il a retrouvé sa place « perdue ». Désormais, pour chacun d’entre nous, il reste et demeure le curé de Rennes-le-Château.

Aline Ximenès, Saisir l’avenir par le passé, tome II. Le Bâtisseur « Univer seul » et ses fantôme. Etude de la biographie de Bérenger Saunière, le Curé de Rennes-le-Château, , collection Developpons, 2011, ill. in-texte, 190 p. 

La marquise d’Hautpoul-Blanchefort, date et lieu de décès

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Tout récemment, à la faveur d’une réflexion, j’ai eu à reparler de la pierre tombale de la marquise d’Hautpoul-Blanchefort. Un de nos lecteurs, bien connu pour sa propension à ramener l’affaire de Rennes à une simple « histoire de curés », a cru opportun de se faire l’écho d’une certaine trouvaille d’un chercheur, François Desbrosses. A savoir que la marquise d’Hautpoul-Blanchefort, veuve de François d’Hautpoul, seigneur de Rennes, ne serait pas décédée le 17 janvier 1781, comme l’épitaphe gravée sur sa pierre tombale en fait foi.
L’imbroglio qui persiste sur l’authenticité de cette épitaphe a même songer à un autre chercheur, M. Paul Saussez, que la marquise ne serait pas morte à Rennes, mais au château de Monthaut, qui appartenait alors aux d’Hautpoul-Félines.
Je pense que l’affaire de Rennes est suffisamment assombrie de zones d’ombre sans en rajouter à plaisir. Tout semble dit, en effet, à la lecture de cet acte notarial dont je dispose depuis plusieurs années et qui est de nature à mettre tout le monde d’accord.
Il s’agit d’un acte de notoriété établi le 24 avril 1784 par Me Jean-Baptiste Siau, notaire à Espéraza, lequel, chargé de la succession de la défunte marquise, a formalisé le décès de celle-ci, en faisant préciser la date et le lieu.
Ce document le voici :
Acte Siau RetcoL’an mil sept cent quatre-vingt quatre et le vingt-quatrième jour du mois d’avril après midi, dans le lieu de Rennes, diocèse d’Alet, sénéchaussée de Limoux, par devant nous Jean-Baptiste Siau, notaire royal du lieu d’Espéraza, au même diocèse sous figuré et en présence des témoins ci-nommés, ont comparu Antoine Tisseire et jean-Baptiste Tisseire (illisible) du dit Rennes, Français Sauzède et Glaurena Rougé, tous quatre principaux et notables habitants du dit Rennes, lesquels ont déclaré et attesté qu’il est de notoriété publique que dame Marie Dables de Blanchefort, veuve de messire François d’Hautpoul de Blanchefort de Rennes, est décédée dans son château de Rennes le dix-sept janvier mil sept cent quatre-vingt un, laissant à elle survivante pour seule et unique héritière dame Marine d’Hautpoul de Blanchefort, épouse de messire Joseph Marie d’Hautpoul, marquise d’Hautpoul-Félines, demoiselle Marianne Elizabeth d’Hautpoul, seigneuresse de Rennes, Granes et autres lieux, et dame Marianne Gabrielle Elizabeth  d’hautpoul, épouse de messire Paul François Vincent de Fleuri, ses trois filles, aussi déclarent qu’il n’est point venu à leur connaissance que la dite dame Dables de Blanchefort d’Hautpoul ait fait avant son décès aucun testament, et que ses trois filles lui ont succédé de droit, et qu’elles sont en Acte Siau versoconséquence en possession de leur bien  dont elles jouissent paisiblement et de tout ce (illisible) les comparants nous ont requis acte concédé fait et passé en présence de Michel Captier et Guillaume Rougé, habitants du dit Rennes, figurés avec le dit Lauren Rougé et le dit Baptiste Tisseire, non les deux autres pour ne savoir de ce requis.
L. Rougé – B. Tisseire – G. Rougé  – Michel Captier – Siau, notaire.

Acte Siau détail

Ce document appartient au Fonds Mouyrens, registre n° 14, pp. 147-148.
Archives Départementales de l’Aude. Cote : 3 E 7446.

Claude Palmeti & Lena Mirlova ≈ Rennes-le-Château. Une autre approche de l’énigme

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IMG_0026Paru en 2008, ce livre s’en ressent des considérations qui étaient celles véhiculées il y a dix ans. Sans nul doute, les auteurs ont été attentifs à rester informés jusqu’à la publication de leur ouvrage. Mais pour autant, on retrouve un certain nombre de poncifs qui sont encore en faveur. 
En revanche, pour avoir évité certains pièges (Emma Calvé, les 3000 F de la comtesse de Chambord…), ils ont succombé à quelques facilités d’interprétation. Ainsi, un aspect de la dalle des chevaliers pourrait être une réplique du sceau des Templiers (p. 38). Le Chemin de Croix de l’église serait-il d’inspiration maçonnique ? Toujours est-il que le chevalier romain de la IXe Station, pourrait bien être le « chevalier Bienfaisant » du Rite maçonnique Ecossais rectifié (p. 47). 
Bien évidemment, le rôle de l’abbé Boudet dans cette affaire est primordial. Nos auteurs sont persuadés qu’il faut mettre en concordance les menhirs et les dolmens naturels décrits par l’abbé Boudet dans sa Vraie langue celtique avec certaines constellations qu’il convient d’observer à échéance précise. 
Cela viendrait en complément d’un décryptage, tels qu’ils l’énoncent, de l’épitaphe de la marquise d’Hautpoul-Blanchefort. Moins un résultat topographique, ils déterminent la nature de ce qu’il reste à trouver. En fait, le trésor de Rennes serait la réunion de plusieurs dépôts d’origine antique, allant de quelques éléments du Temple de Jérusalem, une centaine d’objets provenant du trésor d’Hérode- le-Grand, de Darius, roi de Perse; mais, surtout, d’objets, statuettes et bijoux de l’époque de Byzance.

Claude Palmeti & Lena Mirlova, Rennes-le-Château. Une autre approche de l’énigme, 138 p., Publibook, 2008

Un nouvel exemplaire dédicacé par l’abbé Boudet

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Jacques Bordes-Pagès

Jacques Bordes-Pagès

Trouver un exemplaire original du livre de l’abbé Boudet, la Vraie langue celtique, est assez rare, mais dénicher un exemplaire dédicacé par le curé de Rennes-les-Bains est véritablement exceptionnel !
La lecture d’un livre consacré à un ancien sénateur de l’Ariège, Jacques Auguste Bordes-Pagès (1815-1897), publié en 1920, CCF22092017_00000m’a permis d’identifier un de ces exemplaires. 
A la page 296 de son livre intitulé : Une famille française au XIXe siècle (les Pagès et les Bordes-Pagès), Joseph Ageorges, comparant avec humour le vieil homme à un de ces savants à lunettes, parcheminés et pointus, signale que l’abbé Henri Boudet, qui n’était pas un ignorant, lui a aimablement dédicacé son ouvrage : La vraie langue celtique. Par la suite, signale son biographe, Bordes-Pagès qui se piquait de linguistique, ajouta de sa main un certain nombre de mots à la liste comparative des termes languedociens et de leurs correspondants anglo-saxons dressée par l’abbé Boudet. 

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Rappelons que Jacques Bordes-Pagès fut médecin à Seix, dans l’Ariège. Par ailleurs, en qualité de médecin-inspecteur à Aulus, son action fut déterminante pour la promotion de cette station thermale. 
Après la guerre de 1870, il entra en politique, non pour briguer des postes, mais il lui importait de favoriser l’extension du chemin de fer dans les Pyrénées. Il fut le premier a soulever la question du percement des Pyrénées, en passant par la vallée du Salat. Maire de Seix en 1877, il se présenta au sénatorial en 1885. Il échoue. Mais en 1890, une occasion lui est offerte et devient président de la Commission des chemins de fer, espérant ainsi faire aboutir son projet transpyrénéen. Hélas, son investiture cessa en 1894, où il retrouve son écharpe de maire à Seix, qu’il conserva jusqu’à sa mort, survenue le 19 juillet 1897. 

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